Campus

150 000$ en trop

Cinq dollars, c’est le montant qu’il vous manque
pour une pinte à la Brunante. Si vous étudiez à
l’UdeM depuis 2008, c’est possiblement la
somme que l’honorable institution vous aura
exigée en trop sur vos factures semestrielles successives.
C’est la FAÉCUM, grande défenderesse
des intérêts étudiants, qui a fait cette découverte:
un magot de plus de 150000 $ somnole dans les
coffres scintillants de l’UdeM.
Ce montant, qui représente à ce jour
151 910,47 $, est le fruit d’une facturation
illégitime que l’UdeM impose à ses étudiants
depuis l’été 2008. Une erreur dans le calcul
des frais institutionnels obligatoires (FIO) a
entraîné des perceptions non déclarées pendant
six sessions universitaires.
Les étudiants qui sont à l’UdeM depuis la session
d’hiver 2008 ont payé de 0,50 $ à 5,10 $
en trop. « Individuellement, ce sont des
petits montants, par contre ça fait une très
grosse facture à l’ensemble du campus.
C’est de l’argent qui a été illégalement prélevé
aux étudiants », déclare Mathieu
Lepitre, coordonnateur aux affaires universitaires
de la FAÉCUM.
Erreur (bis)
La faute réside dans l’omission de l’UdeM de
déclarer une augmentation des frais de droits
d’auteurs. Au fil du temps, l’erreur a fait boule
de neige sans jamais apparaître sous la loupe
du ministère de l’Éducation, des Loisirs et du
Sport (MELS), qui a la responsabilité de surveiller
la facturation des universités. La découverte
de la FAÉCUM a entraîné dans l’ensemble
du réseau universitaire québécois des révisions
à la baisse du calcul des FIO.
La FAÉCUM et l’Association générale des étudiants
et des étudiantes de la Faculté de l’éducation
permanente (AGEEFEP) devront maintenant
s’entendre avec l’UdeM sur la façon dont
sera remboursé l’excédent budgétaire. Bien
que l’UdeM et le MELS aient approuvé les corrections
apportées au calcul de FIO, il est à
noter qu’en cas de mésentente, le règlement stipule
que «les sommes retenues seront transférées
dans des programmes d’aide directe
aux étudiants donnant priorité aux étudiants
de l’établissement en cause», sans toutefois
garantir que la totalité du montant leur
sera rendue.
Les FIO sont « l’ensemble des frais obligatoires
imposés par les universités à leurs
étudiants, à l’exclusion des droits de scolarité
». Depuis avril 2008, ils sont encadrés par
une règle budgétaire provinciale qui vise, entre
autres, à empêcher l’augmentation subite des
factures des étudiants. L’un de ses mécanismes
de régulation est l’imposition de hausses maximales.

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