Environ 2 500 opposants à la hausse des frais de scolarité ont manifesté en solidarité avec les autres mouvements étudiants autour du monde, le 13 mars dernier à Montréal.
« L’accessibilité à l’éducation postsecondaire et le caractère public des universités est menacé, pas juste au Québec, mais à travers le monde. C’est ce qu’on veut souligner en manifestant au Quartier international », affirme Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante. Le rassemblement organisé au Square Victoria se voulait solidaire, entre autres, des mouvements étudiants au Chili et en Angleterre.
Les policiers à vélo et à cheval, qui ont procédé à une seule arrestation, se sont finalement montrés beaucoup moins répressifs que lors de la manifestation du 7 mars qui s’est soldée par cinq arrestations et quatre blessés. Au moment de tourner vers l’ouest sur René-Lévesque, le Black Bloc a fait son apparition dans la foule. Toutefois, l’atmosphère est restée joviale et il n’y pas eu de grabuge avant Sherbrooke où la police a immobilisé une centaine de manifestants pendant plus d’une heure autour de quelques voitures de police laissées sans surveillance.
Un membre du Black Bloc assisté de deux complices a tenté de briser la fenêtre d’une d’entre elles. Lorsque des étudiants sont intervenus pour l’en empêcher, on a frôlé l’affrontement physique. Même si les membres du Black Bloc ont été rapidement dissuadés d’entrer en confrontation par un groupe de manifestants qui chantaient « On reste pacifique ! », un des manifestants s’est mis à chanter « Ça reste des flics ! ». L’itinéraire n’a été dévoilé ni à la police, ni aux manifestants, qui l’ont découvert en suivant les camions de la CLASSE munis de haut-parleurs.
Il n’y a donc pas qu’au Québec où la hausse des frais de scolarité provoque du remue-ménage. La Confédération des étudiants universitaires du Chili (CONFECH), avec l’appui de la majorité des citoyens, soutient une lutte intense contre le gouvernement Piñera depuis mai 2011. Exigeant la gratuité scolaire, ils cherchent à transformer radicalement un système d’éducation où 90% du financement universitaire est privé.
En Angleterre, où en 2010 les frais de scolarité ont été déplafonnés de 3 290 £ à 9 000 £, les étudiants continuent à décrier cette hausse et les coupures dans le financement de l’éducation. Mercredi dernier à Londres, les manifestations ont continué avec, en toile de fond, l’économie anglaise toujours mal en point.
Le black bloc
Ce n’est pas un mouvement anarchiste, mais plutôt une tactique de manifestation. ses membres portent des vêtements noirs banals et se couvrent le visage (capuchons, foulards, masques, lunettes de ski). ils sont ainsi mieux protégés du gaz lacrymogène et échappent à l’identification par la police. Les masques ont aussi une valeur symbolique, celle de l’égalité des hommes et les femmes à l’intérieur d’un groupe qui opère sans hiérarchie. Le bloc vise « l’action directe » ainsi que la destruction des symboles du capitalisme.