Vers une nouvelle grève sur le campus?

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Par Valentine Bourgeois
mardi 12 février 2013
Vers une nouvelle grève sur le campus?
Les étudiants en médécine, qui étaient en grève au printemps dernier, n’ont pas réabordé le sujet cette année. (Crédit photo: Pascal Dumont)
Les étudiants en médécine, qui étaient en grève au printemps dernier, n’ont pas réabordé le sujet cette année. (Crédit photo: Pascal Dumont)

L’Association des étudiants en musique de l’UdeM (AEMUM) et celle des étudiants en service social (AESSUM) ont déjà un mandat de grève pour le 26 février prochain. Cependant, chez les autres associations étudiantes de l’UdeM, les avis restent partagés quant à une éventuelle reprise des grèves comme moyen de pression contre le gouvernement péquiste.

La présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, croit que le contexte présent est très loin de celui du printemps érable. « Le mouvement de l’année dernière s’est travaillé pendant deux ans, les gens ont été bien informés et on avait tout essayé avant. » Selon Mme Desjardins, «une grève, ça ne se déclenche pas en criant ciseaux ».

« Même si la grève ne se fera pas dans l’immédiat, elle reste une possibilité », affirme le coordonnateur aux affaires externes de l’Association des étudiants de philosophie de l’UdeM (ADEPUM) Thomas-Élie Belley-Côté. L’ADEPUM a été en grève pendant plus de six mois l’année dernière. Selon M. Belley-Côté, une grève serait probablement déclenchée au moment où la proposition d’indexation des frais de scolarité souhaitée par le PQ – s’il s’agit de l’option retenue après le Sommet – entrerait en vigueur.

Pour le moment, l’ADEPUM, affiliée à l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), penche pour une grève d’un jour afin de « critiquer le Sommet qui ne représente pas ce que les étudiants avaient demandé au gouvernement ». Une assemblée générale pour discuter de la question aura lieu le 21 février. 

Du côté de plusieurs autres associations étudiantes, une possibilité de grève est encore loin. Le président de l’Association des étudiants et étudiantes de médecine de l’UdeM (AEEMUM), Alex Halme, confirme que le sujet n’était pas à l’ordre du jour de l’assemblée générale du 31 janvier dernier. « Ça ne semble pas être dans les parages, mais les membres peuvent toujours convoquer une assemblée générale pour en parler», ajoute celui dont l’association a été en grève pendant 9 jours l’année dernière.

Même son de cloche du côté de l’Association des étudiants en études cinématographiques de l’UdeM dont les membres ont passé plus de six mois en grève. Une assemblée générale aura bientôt lieu, mais la grève ne figure pas parmi les points à débattre. Selon le conseiller à la vie étudiante de cette association, Marc Boulanger, la légitimité du Sommet reste encore à être prouvée. « Je pense que l’opinion du gouvernement est déjà faite, car les annonces vont dans le sens de l’indexation », précise-t-il.

Laisser la porte ouverte

Bien que la proposition de l’indexation des droits de scolarité ne fasse pas l’unanimité chez les étudiants, le fait de sentir une ouverture à la discussion de la part du gouvernement pourrait faire toute la différence. « La FEUQ est contre l’indexation et pour le gel, souligne Mme Desjardins, mais que le ministre Pierre Duchesne dise que le gel est envisagé aide déjà à la discussion. »

Parce que certains articles l’accusent de faire du chantage avec le PQ, la présidente de la FEUQ tient à nuancer ses propos. « Ce n’était pas une menace ou une déclaration de guerre, mais plus une constatation », explique-t-elle. Avec l’élection du Parti québécois l’automne dernier, le poids politique des jeunes n’est plus à prouver et le parti marche sur des oeufs quand vient la question des droits de scolarité. Martine Desjardins invite « les associations étudiantes à rester mobilisées et à continuer à faire véhiculer leur message ».

L’Association des jeunes péquistes de l’UdeM (AJPUdeM) accueille le Sommet de façon positive même si elle prône la gratuité scolaire. Le président de l’AJPUdeM, Dominique Noël, croit que « le principal est que la démarche du gouvernement soit transparente ». Il rappelle que les jeunes péquistes ont été les premiers à lancer l’idée d’un sommet en avril 2011 et croit que les dirigeants du PQ n’auraient pas mis l’idée en branle s’ils n’étaient pas ouverts à la discussion.

Selon M. Noël, « c’est la grande fermeture à laquelle les étudiants faisaient face l’année dernière qui a donné lieu à de grandes confrontation s ». Il souligne que personne ne veut revivre le chaos de l’année dernière, mais que « si des votes de grève sont pris en assemblée générale, il est important de les respecter ».

Avant d’en arriver là, plusieurs autres moyens sont à envisager. Comme le dit Martine Desjardins, rappeler au gouvernement que les jeunes font aussi partie de l’électorat est un excellent moyen de pression.