Vers un élargissement du droit de prescription pour les infirmiers bacheliers ?

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Par Edouard Ampuy
vendredi 30 août 2019
Vers un élargissement du droit de prescription pour les infirmiers bacheliers ?
Cette annonce viendrait complétée une loi de 2016 (Archives QL/ Benjamin Parinaud)
Cette annonce viendrait complétée une loi de 2016 (Archives QL/ Benjamin Parinaud)
En début de semaine, le gouvernement Legault a annoncé examiner la possibilité d’étendre le droit de prescription aux infirmières et aux infirmiers bacheliers. Une proposition intéressante pour la vice-doyenne aux études de 1er cycle de la Faculté des sciences infirmières de l’UdeM, Marjolaine Héon, mais qui nécessiterait d’ajuster le programme de formation.

Dans son annonce, le gouvernement indique examiner la possibilité d’étendre aux infirmiers bacheliers le droit de prescrire des tests et des médicaments lorsqu’un diagnostic a été posé, sans donner davantage de précisions.

Mme Héon estime que cette extension du droit des infirmiers améliorerait l’accès aux soins. « Il y a une plus-value, car cela permet d’exploiter le plein potentiel du rôle des bacheliers, explicite-t-elle. Je pense que c’est une opportunité à saisir. » Elle rappelle d’ailleurs que cette pratique est déjà autorisée dans d’autres pays comme l’Australie, la Suède ou les États-Unis.

La vice-doyenne pense que cela peut éviter ou réduire la fragmentation de l’offre de services. « Si une infirmière est en mesure à la fois d’évaluer, et, avec le droit de prescription, d’entamer la prescription de façon autonome, cela pourrait favoriser une meilleure continuité des soins », développe-t-elle.

Mme Héon présume qu’à l’instar du règlement adopté en 2016, le droit de prescrire que mentionne le gouvernement concernera probablement des domaines ciblés. Depuis trois ans, les infirmiers bacheliers bénéficient du droit de prescription dans certains domaines : le soin des plaies, la santé publique et les problèmes de santé courants.

Ajuster le programme de formation

Si le gouvernement officialise cette proposition, il est nécessaire, d’après la vice-doyenne, que les universités du Québec se réunissent pour s’assurer de répondre à la demande de manière adéquate.

« En 2016, on s’est ajusté et on a révisé le programme de formation, précise-t-elle. Ce sont des programmes dynamiques, donc il faut être agile pour répondre aux besoins de formation des étudiants, mais également aux besoins de la société ». Elle déclare que la Faculté des sciences infirmières est disposée à revoir la formation en ce sens si la proposition va de l’avant.

À l’automne, un projet de loi sera déposé par la ministre de la Santé et des Services Sociaux, Danielle McCann, pour que les infirmiers praticiens spécialisés puissent diagnostiquer des problèmes de santé courants sans la supervision d’un médecin.