Une vétusté souvent invisible

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Par Thibaut Sowa
vendredi 21 octobre 2016
Une vétusté souvent invisible
Selon les chiffres de l’étude, le Pavillon André-Aisenstadt est celui de l’UdeM dont le déficit d’entretien est le plus élevé. Crédit: Etienne Galarneau
Selon les chiffres de l’étude, le Pavillon André-Aisenstadt est celui de l’UdeM dont le déficit d’entretien est le plus élevé. Crédit: Etienne Galarneau
Une étude conjointe du gouvernement et des universités québécoises affirme que 64 % des bâtiments de l’UdeM sont à un niveau élevé ou très élevé de vétusté. Si la situation paraît urgente pour la Direction des immeubles de l’UdeM, qui estime le déficit d’entretien des bâtiments de l’ensemble des campus de l’Université à 340 M$, ses effets sont ressentis à divers degrés par la communauté universitaire.

Le directeur général des immeubles de l’UdeM, Louis Sauvageau, indique qu’il faut relativiser les notes émises dans le cadre de l’étude. « Oui, il y a des bâtiments qui ont un degré de vétusté beaucoup plus avancé que d’autres, explique-t-il. Ce n’est pas nécessairement le bâtiment dans son ensemble, mais plutôt certains de ses systèmes. » Selon lui, la vétusté des infrastructures de l’Université n’est pas toujours apparente. Il prend pour exemple le réseau électrique, la plomberie ou encore le réseau d’alarme incendie, dont l’état ne peut être mesuré que par un spécialiste.

Les étudiants interrogés au sujet de l’état de vétusté du pavillon Roger-Gaudry n’ont pas montré de signes d’inquiétude face à ceux-ci. Pourtant, la tour principale de l’UdeM et ses ailes ont reçu les notes « D » et « E » dans le cadre de l’étude du gouvernement provincial, marquant une dégradation élevée et très élevée. « Esthétiquement oui, ça fait ancien, pourtant à l’intérieur c’est très bien », croit pour sa part l’étudiant au baccalauréat en philosophie Mathieu Babin.

Au pavillon André-Aisenstadt, le déficit d’entretien s’élève à plus de 19 millions de dollars, selon les chiffres de l’étude gouvernementale. Questionnés face aux signes non apparents de la vétusté des pavillons, certains étudiants ont montré une certaine inquiétude. « Je n’avais absolument aucune idée de tout ça, mentionne l’étudiante au baccalauréat en criminologie Claudie Archambault. Imaginez si l’on boit alors que l’eau n’est pas forcément saine, le problème, c’est qu’on ne le sait pas. » Plusieurs des étudiants rencontrés indiquent ne pas considérer le pavillon vétuste, malgré la présence de clôtures de sûreté cerclant son entrée principale.

« Assurer la sécurité des personnes et permettre que les étudiants travaillent dans un environnement sain sont nos priorités », affirme M. Sauvageau. Selon lui, tous les bâtiments des différents campus de l’UdeM sont sécurisés et sains. En 2013, la Direction de la santé publique de Montréal craignait pour la santé du personnel du pavillon Strathcona, à la suite du recensement d’une vingtaine de variétés de moisissures. M. Sauvageau affirme qu’actuellement, malgré le degré de vétusté de certains systèmes, aucun ne pose de risque sanitaire.