Une spécialité méconnue

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Par Catherine Poisson
lundi 10 octobre 2016
Une spécialité méconnue
Divers ateliers, dont un sur les accouchements, étaient offerts aux participants du huitième symposium étudiant de médecine de famille. Crédit photo : Mathieu Gauvin.
Divers ateliers, dont un sur les accouchements, étaient offerts aux participants du huitième symposium étudiant de médecine de famille. Crédit photo : Mathieu Gauvin.
Le 24 septembre dernier avait lieu à l’UdeM le huitième symposium étudiant de médecine de famille sous le thème « Brisons les mythes ! » Une occasion pour la Faculté de médecine de promouvoir cette filière auprès d’une population étudiante en recherche de spécialisation.
« On peut penser que la médecine de famille, c’est la routine, mais on oublie que c’est une spécialité en soi. » Mélanie Hébert, coorganisatrice et étudiante en première année de médecine.

Techniques de points de suture et d’échographie, simulations d’urgences en avion ou en camping sauvage, informations sur les drogues de rue, expériences de médecins pratiquant dans le milieu carcéral, au sein de l’armée, ou encore dans des régions isolées comme le Nunavik… Toute la journée, plus de 500 étudiants de l’UdeM, de l’Université McGill, de l’Université Laval, de l’Université de Sherbrooke et de l’Université d’Ottawa ont pu assister à des ateliers pratiques et à des conférences.

Aussi nombreux que variés, les sujets abordés au cours du symposium ont tous été choisis au moyen d’une consultation. « On a d’abord tenu un caucus pour établir la liste des choix, puis on a réalisé un sondage auprès du comité organisateur de l’événement », explique l’étudiante de première année en médecine et coorganisatrice du symposium, Ruo Chen Zhang. L’objectif est de rappeler la grande polyvalence de la médecine familiale et de souligner son importance.

Une cure gouvernementale

Sous le gouvernement libéral de Jean Charest, les facultés de médecine ont reçu des investissements afin d’atteindre un taux de 60 % de médecins de famille pour 40 % de spécialistes. Actuellement, le rapport est d’environ 50/50, selon le directeur du Département de médecine familiale de l’UdeM le Dr Jean Pelletier. Pour les universités, l’objectif est que 55 % des postes de résidence se déroulent en médecine familiale. Cela se traduit également par un soutien financier et administratif important de la part du gouvernement et de l’Université. « Depuis quelques années, le Département reçoit un soutien croissant qui est vraiment intéressant », déclare le Dr Pelletier. Un événement comme le symposium s’inscrit directement dans cet effort de faire connaître et aimer la médecine familiale aux étudiants. « De notre côté, on met le paquet pour qu’un maximum du 55 % soit des étudiants qui ont tous choisi la médecine familiale comme premier choix », ajoute le Dr Pelletier.

La pratique de points de suture sur un pied de cochon faisait partie des ateliers offerts durant le symposium. Crédit photo : Mathieu Gauvin.

La pratique de points de suture sur un pied de cochon faisait partie des ateliers offerts durant le symposium. Crédit photo : Mathieu Gauvin.

Au-delà de la clinique

Selon la coorganisatrice et étudiante en première année de médecine Mélanie Hébert, les mythes auxquels le thème fait référence concernent la perception souvent généraliste de son domaine. « On peut penser que la médecine de famille, c’est la routine, mais on oublie que c’est une spécialité en soi », remarque-t-elle. Sa collègue acquiesce et ajoute que tous les étudiants peuvent y trouver un intérêt, voire une vocation.

L’étudiante en deuxième année de médecine à l’Université Laval Marie-Hélène Paquet-Boulet en est à sa seconde participation au symposium. « Avant le symposium de l’année dernière à Sherbrooke, la médecine familiale, dans ma tête, c’était seulement de la clinique », indique-t-elle. Aujourd’hui, c’est une option qu’elle considère comme une carrière, précisant qu’elle souhaite cependant explorer toutes les options avant d’arrêter son choix.

Les étudiants de troisième année de l’Université Laval, Mélina Roy et Alexandre Meunier, sont également tentés par la médecine familiale. « J’ai envie de faire des accouchements, mais je ne pense pas vouloir faire ça toute ma vie, explique Mélina. Si je veux faire autre chose dans 10 ou 15 ans, en médecine familiale c’est possible. » Pour Alexandre, c’est plutôt la possibilité de retourner travailler à Baie-Comeau, sa ville natale, qui l’attire. Il explique qu’à l’extérieur des centres urbains, la médecine de famille est souvent le seul choix qui se présente. Loin de limiter le médecin, selon Alexandre, cette situation lui accorde un plus grand contrôle sur sa pratique ainsi qu’un meilleur contact avec les patients.

Après les ateliers et les conférences, dont certains offraient la possibilité aux étudiants de postuler pour des stages, le symposium s’est terminé par un 5 à 7 dans le Hall d’honneur du pavillon Roger-Gaudry, où des tapas étaient servis au son de jazz.