Édito: Une question, des contradictions

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Par Tiffany Hamelin
mercredi 27 mars 2013
Édito: Une question, des contradictions
La présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, lors du discours de fin de mandat de la secrétaire générale de la FAÉCUM, Mireille Mercier-Roy (Crédit Photo : Pascal Dumont)
La présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, lors du discours de fin de mandat de la secrétaire générale de la FAÉCUM, Mireille Mercier-Roy (Crédit Photo : Pascal Dumont)

Les membres de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) ont adopté en congrès annuel une nouvelle orientation concernant le gel des frais de scolarité. La FAÉCUM doit maintenant lutter en faveur d’un gel des frais dans une perspective de gratuité scolaire (page 4). La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), dont la FAÉCUM est membre, défend également le gel depuis plusieurs années.

Malgré cette orientation, la FAÉCUM sondera les étudiants pour connaître leur position quant à l’indexation des frais de scolarité établie par le Parti québécois. Le Bureau exécutif (BE) de la Fédération a insisté pour que cette question soit posée à ses 37 000 membres. Tout comme les délégations de philosophie et de musique, je me questionne sur la pertinence d’une telle question après l’adoption d’un mandat clair. Surtout que le référendum est consultatif et que toute réponse peut être considérée ou non par le Congrès. Certains pensent que ce n’est pas un hasard si le BE a proposé cela en mentionnant l’indexation du PQ.

Le BE remet-il en doute la légitimité du processus des assemblées générales (AG) ? Entre la démocratie directe et la démocratie délibérative laquelle doit primer sur l’autre? À quoi sert-il d’inciter les étudiants à participer aux AG et à voter des mandats pour que ces mandats soient remis en question au cours d’un référendum? En admettant qu’une majorité des étudiants se déclarent en faveur de l’indexation, serait-il possible que la FAÉCUM se serve du référendum pour justifier un changement d’orientation soudain ? Pourtant, sa secrétaire générale, Mireille Mercier-Roy, martèle toujours qu’«une hausse est inacceptable » (page 5). Dans ce cas, pourquoi poser cette question?

Quelque chose se trame-t-il ? Le référendum sur une possible désaffiliation à la FEUQ des étudiants de l’Université de Sherbrooke en est la preuve (page 14). La FEUQ qui représente 125000 étudiants, est l’unique organisation étudiante universitaire reconnue par le gouvernement. Si elle perd ses membres, elle perd sa voix et sa crédibilité au sein de la société. Jusqu’où la Fédération serait prête à aller pour garder cette place de choix ? Une chose est sûre elle ne perdra pas la FAÉCUM puisqu’une possible désaffiliation n’est pas envisageable selon Mireille Mercier-Roy.

En février dernier, la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, avait démenti s’être faite approcher par le PQ. L’adjoint parlementaire à la jeunesse et député du PQ, Léo Bureau-Blouin, avait gardé le silence quant à sa future implication politique dans le PQ à l’époque où il était président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). Alors que l’une des leaders du printemps érable s’apprête à quitter la FEUQ, on peut se questionner quant à ses objectifs de carrière.

Le congrès annuel de la FEUQ se tiendra les 7 et 8 avril prochains à Montréal, nous saurons qui succèdera à Martine Desjardins et surtout quelles  orientations seront adoptées pour la prochaine année. D’ici là, le nouveau secrétaire général de la FAÉCUM, Tiago Silva, pourra se préparer à atténuer les tensions dans ses instances.