Une physio sur le terrain

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Par Katy Larouche
mercredi 9 avril 2014
Une physio sur le terrain
La clinique de physiothérapie et de médecine sportive du cepsuM regroupe environ 25 spécialistes. (crédit photo : Isabelle Bergeron)
La clinique de physiothérapie et de médecine sportive du cepsuM regroupe environ 25 spécialistes. (crédit photo : Isabelle Bergeron)

Ils assistent aux rencontres sportives, ils sont présents aux pratiques et suivent même les athlètes dans leurs déplacements. Les physiothérapeutes occupent une place bien spéciale dans les équipes des Carabins. Pour Myriam Lafrance, c’est la passion de la physiothérapie sportive qui l’a poussée à joindre l’équipe.

Il est 7 heures quand Mme Lafrance pousse la porte de la petite clinique de physiothérapie du CEPSUM. Une journée bien remplie l’attend. «J’ai une dizaine de patients à voir aujourd’hui, un toutes les demiheures », explique la physiothérapeute en mettant de l’ordre dans ses dossiers du jour.

Dans la salle de traitement à aire ouverte, Mme Lafrance tire un rideau pour donner un peu d’intimité à sa première patiente, qui souffre d’un mal de dos chronique. «En dehors des Carabins, notre clientèle est surtout composée de gens qui se sont blessés en faisant du sport ou de gens dont la blessure les empêche de pratiquer leur sport», détaille-telle tout en appliquant des pressions à certains points de la nuque de sa patiente.

Les trente minutes écoulées, la physiothérapeute doit déjà accueillir une autre personne, tout juste après avoir appliqué un bandage chauffant sur le dos de la première cliente pour diminuer sa douleur. Sans plus attendre, elle questionne son nouveau patient sur l’évolution de son état depuis sa dernière visite.

Soigner sans se blesser

L’avant-midi va bon train, les patients se succèdent et la physiothérapeute les conseille et leur donne différents exercices à faire à la maison. La partie la plus importante de son travail consiste toutefois à les traiter à l’aide de ses mains en faisant des pressions et des tractions pour détendre leurs articulations et leurs muscles. «Je travaille beaucoup avec le poids de mon corps pour éviter de me blesser, précise- t-elle. Mais c’est certain que quand j’ai beaucoup de patients avec des problèmes de dos et de hanches dans la journée, à la fin, je suis plutôt fatiguée.»

À partir de 10 heures, la clinique se remplit progressivement. Ici et là, des athlètes des Carabins discutent en attendant la fin de leur traitement. «Les Carabins se sentent comme chez eux ici, observe Mme Lafrance. Comme la clinique a été conçue pour eux, ils ont toujours la priorité dans les rendez-vous et ils n’hésitent pas à passer pour nous demander conseil.»

Chaque physiothérapeute de la clinique se voit attitrer une équipe des Carabins. Mme Lafrance s’occupe du rugby féminin. «Durant la saison de rugby, j’assiste aux pratiques et aux matchs, raconte-t-elle. En étant sur place, je peux réagir immédiatement en cas de blessure. » Même si cette tâche représente environ 20 heures qui s’ajoutent à son horaire régulier de 35 heures par semaine, la physiothérapeute admet que c’est la partie de son travail qu’elle préfère.

À 11h30, Mme Lafrance prend une trentaine de minutes pour dîner, entre deux dossiers à compléter. « Il faut toujours regarder l’heure, parce que si je prends plus de dix minutes de retard, ça devient très difficile à rattraper, rappelle-t-elle. Dans ces cas-là, il faut le soustraire à notre temps de dîner.»

en plus de soigner, la physiothérapeute doit proposer des exercices pour éviter que la blessure ne réapparaisse. (crédit photo : Isabelle Bergeron)

en plus de soigner, la physiothérapeute
doit proposer des exercices pour éviter
que la blessure ne réapparaisse. (crédit photo : Isabelle Bergeron)

Carabins avant tout

Comme cela arrive souvent, une joueuse de soccer des Carabins s’ajoute à la dernière minute en début d’après-midi à l’horaire de Mme Lafrance. Elle l’évalue rapidement, puis lui fait un bandage à la cheville pour éviter qu’elle n’aggrave son état au cours de sa pratique.

Selon elle, le fait de côtoyer ainsi des Carabins au quotidien représente un défi supplémentaire qui la pousse à se tenir à jour dans sa pratique. «Ils veulent être guéris ici et maintenant », observe-t-elle. Elle précise ainsi que l’aspect psychologique lié à une blessure est très important chez les athlètes. «Ça prend beaucoup de créativité, il faut souvent leur proposer des exercices de remplacement pour qu’ils restent en forme et qu’ils ne perdent pas leur motivation», ajoute-t-elle.

Elle l’admet, les jeunes, et les athlètes plus particulièrement, sont des patients plus exigeants de par leur curiosité. «Ils sont plus à l’écoute de leur corps, ils font des recherches dans internet, tout ça, c’est très stimulant pour une physiothérapeute », estime-t-elle. La transparence reste la clé, selon elle. C’est en misant sur des explications complètes qu’elle réussit à leur donner confiance dans le traitement qu’elle leur prodigue.

MASSOTHÉRAPEUTE : À l’aide d’une variété de techniques manuelles, il diminue les tensions musculaires ainsi que les raideurs aux tendons et aux ligaments.

MÉDECIN SPORTIF: il diagnostique la nature des blessures sportives et propose à l’athlète un traitement approprié, allant de la physiothérapie à la chirurgie.

KINÉSIOLOGUE: il utilise le mouvement de façon thérapeutique en proposant des programmes d’exercice physique personnalisés qui aident l’athlète à se remettre d’une blessure ou à améliorer sa santé et ses performances.