Une nuit de patrouille

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Par Coraline Mathon
mercredi 30 octobre 2013
Une nuit de patrouille
Les constables ne font jamais le même parcours nocturne. (crédit photo : Pascal Dumont)
Les constables ne font jamais le même parcours nocturne. (crédit photo : Pascal Dumont)

Les 24 constables spéciaux de l’UdeM patrouillent sur le campus de jour comme de nuit pour veiller à la sécurité de la communauté universitaire. Le mercredi 23octobre, Mélissa Pelletier, en poste depuis janvier, et Carolyne Mireault-Dufresne, constable spéciale depuis trois ans, étaient le duo chargé de la surveillance de soir.

Pour faire partie des constables spéciaux de l’UdeM, il faut un diplôme en technique policière. Cet emploi est à la fois un tremplin et un choix personnel pour les deux jeunes femmes. « C’est ce qui se rapproche le plus du milieu policier, c’est autant préventif que communautaire, explique Carolyne Mireault-Dufresne. Je peux travailler en numéraire, ce qui me permet d’aller à mes cours. » La constable spéciale est également étudiante à l’UdeM au baccalauréat en sécurité et études policières.

(crédit photo : Pascal Dumont)

(crédit photo : Pascal Dumont)

Mélissa Pelletier a fait ce choix de carrière pour les mêmes raisons. « L’ambiance est géniale, autant avec nos équipes qu’avec la communauté étudiante », ajoute-t-elle. L’environnement est l’une des raisons principales pour laquelle les deux jeunes femmes ont choisi la sûreté de l’UdeM. « On doit s’adapter à une population très variée, entre les étudiants étrangers et ceux qui sont en échange par exemple, relate Mélissa Pelletier. On découvre différentes cultures en même temps, c’est assez enrichissant. »

Le duo explique que la plupart des interventions restent au niveau verbal. « Les cas où on en vient aux mains sont très isolés, et la personne va toujours être intoxiquée, raconte Mme Mireault-Dufresne. En trois ans, je n’ai jamais vu quelqu’un qui ne coopérait pas juste pour le plaisir d’être malfaisant. » Les agents de la sûreté de l’UdeM ne sont d’ailleurs pas armés.

Rien n’est prévisible

À 21 heures, la ronde commence pour les deux jeunes femmes. Elles embarquent alors dans l’une des voitures de la sûreté de l’UdeM. « L’Université, c’est comme une petite ville, on y retrouve donc tous les types de criminalité que l’on peut avoir dans un secteur regroupant autant de monde », explique Mme Pelletier.

(crédit photo: Pascal Dumont)

(crédit photo: Pascal Dumont)

Les deux constables doivent alors faire le tour du campus pour vérifier qu’aucun dommage matériel n’a été commis. Si elles sont confrontées à une intrusion ou à un acte criminel, les constables spéciaux peuvent procéder à une arrestation. « Dans le fond, le campus, c’est notre juridiction », observe Mme Mireault-Dufresne. Lors de cette soirée, aucune infraction n’a eu lieu. Dans un cas contraire, le duo aurait dû remettre l’individu arrêté au SPVM.

Le déroulement d’une surveillance dépend surtout des appels que les constables reçoivent. Les interventions peuvent être très variées, du signalement d’une tentative de vol à un appel pour ouvrir une barrière de stationnement; la sûreté est l’une des seules ressources du campus en ces heures tardives. « Le taux d’intervention dépend des périodes, relate Mélissa Pelletier. On est très occupées surtout en début et fin de session. »

À 21h15, les deux constables spéciales doivent se rendre au pavillon de la Faculté de musique afin de permettre à l’équipe du film Pawn Sacrifice, actuellement en tournage à l’UdeM, de se garer derrière le pavillon 1420, boul. Mont-Royal. Les agents de la sûreté possèdent toutes les clés de l’Université.

(crédit photo: Pascal Dumont)

(crédit photo: Pascal Dumont)

Surprises nocturnes

Même si le campus de l’UdeM est généralement calme, les surveillances de soir ne se ressemblent jamais. « Ça arrive qu’on attrape des gens en train de faire l’amour » ,raconte Mélissa Pelletier. Dans ce genre de situation, les fautifs ne sont généralement pas arrêtés. « Ça a l’air que le mont Royal est aphrodisiaque », s’amuse sa collègue.

Les constables spéciaux peuvent aussi être spectateurs d’histoires plus tristes. Outre les itinérants qui s’installent sur le terrain de l’UdeM, le duo fait parfois face à des problèmes de santé mentale. « On a trouvé un individu qui fixait un mur depuis six ou huit heures, témoigne MmeMireault-Dufresne. Le stress des examens, ajouté aux problèmes personnels, ça peut être assez pour péter une coche. »

(crédit photo : Pascal Dumont )

(crédit photo : Pascal Dumont )

L’UdeM est également le théâtre de tentatives de suicide. « Les urgences suicidaires sont rares, affirme MmeMireault-Dufresne. Mais on reçoit des appels fréquents de proches qui s’inquiètent de la santé psychologique d’une personne. » Le travail des constables spéciaux est avant tout préventif. Après avoir contacté la personne en question, leur rôle est d’évaluer son état. Au cas par cas, elle est soit directement amenée à l’hôpital, soit dirigée vers le centre de santé et consultation psychologique de l’UdeM.

Du social avant tout

Après avoir effectué un tour de périmètre du campus les deux jeunes femmes se rendent aux résidences de l’UdeM. Le duo s’entretient avec le gardien pour savoir si tout se déroule bien. Carolyne Mireault-Dufresne prend alors en note une porte qui ne s’ouvre plus avant de monter au 19e étage de la Tour Ouest.

Les résidences de l'UdeM sont un incontournable dans les vérifications de la sûreté de l'UdeM. ( crédit photo : Pascal Dumont )

Les résidences de l’UdeM sont un incontournable dans les vérifications de la sûreté de l’UdeM.
( crédit photo : Pascal Dumont )

La visite continue et les jeunes femmes s’assurent à tous les deux étages qu’il n’y a aucun problème. Un jeu de devinette s’installe au fil des étages. « On essaye de deviner ce que les étudiants font à manger avec les odeurs des étages », explique Mélissa Pelletier. Les deux jeunes femmes saluent des étudiants réunis dans l’une des salles communes avant de continuer leur vérification. Il est 22h50, et les deux constables spéciales ont fini leur soirée. Pour ce qui est du reste de leur emploi du temps, il n’est jamais fixe. Les périodes de travail et les partenaires changent avec les quarts de surveillance.