Une image à la fois

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Par Michel Hersir
lundi 21 novembre 2016
Une image à la fois
L’étudiant au baccalauréat en études cinématographiques Christopher Carletti lors du tournage du court-métrage en stop-motion, L’Appat. Crédit photo : Mathieu Gauvin
L’étudiant au baccalauréat en études cinématographiques Christopher Carletti lors du tournage du court-métrage en stop-motion, L’Appat. Crédit photo : Mathieu Gauvin
Alors que les Sommets du cinéma d’animation se tiendront du 21 au 24 novembre prochains, Quartier Libre s’intéresse au stop-motion. Une technique d’animation qui suscite un engouement chez les étudiants, malgré le manque de pratique à l’UdeM.

Le regroupement d’étudiants en cinéma Chroma souhaite mettre sur pied un atelier* pratique de stop-motion ouvert à tous. Le déroulement de l’exercice prévoit quelques notions d’animation, mais l’important pour les organisateurs est surtout d’être dans un processus de création. « Ce n’est pas tant le résultat qui compte, l’important est de s’amuser et de toute de suite se mettre dans la réalisation », explique l’étudiant au baccalauréat en études cinématographiques Christopher Carletti, qui coanimera le futur atelier avec l’étudiante au baccalauréat en études cinématographiques Jeanne Michel, réalisatrice du court-métrage en stop-motion, L’Appât.

Dans le stop-motion, le processus consiste à réaliser un film une image à la fois, en bougeant légèrement les objets de la scène à chaque nouvelle image. Cela rend la production beaucoup plus longue qu’un tournage normal. Pour une séance de 2 h 30, les étudiants devraient avoir réalisé un petit film de 20 à 30 secondes.

À l’UdeM, la formation de cette technique dans le programme en cinéma n’existe pas. Selon le professeur en cinéma d’animation et images composites à l’UdeM Dominic Arsenault, ce n’est pas par mauvaise foi. « On n’a ni l’espace ni les ressources pour offrir des ateliers pratiques en animation, dit-il. En maîtrise, les étudiants peuvent réaliser une création en animation s’ils le désirent, mais ils doivent le faire avec leurs propres équipements. »

Un programme à améliorer

Cette absence d’enseignement du stop-motion et l’intérêt des étudiants sont à l’origine de la création de l’atelier. « J’ai aidé à la création du court-métrage avec Jeanne cet été et, quand j’en parlais aux étudiants autour de moi, cela éveillait leur curiosité, continue Christopher. Ceux qui ne savaient pas comment se lancer dans le genre pourront maintenant acquérir de l’expérience. »

Pour l’étudiant au certificat en publicité et diplômé du baccalauréat en études cinématographiques Nicolas Rouillard, membre de Chroma, le programme très théorique laisse peu de place à la création. « C’est dommage parce qu’on a des cours de théorie qui nous stimulent et que l’on n’a pas les moyens de mettre en pratique cette théorie », déplore-t-il.

Les membres de Chroma croient tout de même que le programme gagnerait à évoluer un peu, notant une différence par rapport aux programmes de cinéma de Concordia et de l’UQAM. « Le problème, ce n’est pas seulement les cours pratiques, mais aussi d’autres éléments comme de s’en tenir à la pellicule alors que les autres universités utilisent le numérique », exprime Christopher.

Pour l’instant, un seul atelier est prévu par le Chroma. Les membres du groupe espèrent toutefois que leur activité inspirera d’autres membres à démarrer leur propre atelier, que ce soit dans le stop-motion, ou dans d’autres pratiques de cinéma. Par ailleurs, les activités culturelles du Service aux étudiants (SAÉ) de l’UdeM offrent un atelier de stop-motion chaque trimestre.

*L’atelier était initialement prévu pour le 16 novembre, mais a été annulé, car Chroma n’a pas obtenu le statut officiel de regroupement étudiant de l’UdeM.