Une grève aux enjeux féministes ?

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Par Anastassia Depauld
samedi 28 mars 2015
Une grève aux enjeux féministes ?
La manifestation était organisée par l’association des étudiants du cégep du Vieux-Montréal et mettait l’accent sur les enjeux féministes de la grève. Crédit photo: Isabelle Bergeron
La manifestation était organisée par l’association des étudiants du cégep du Vieux-Montréal et mettait l’accent sur les enjeux féministes de la grève. Crédit photo: Isabelle Bergeron
Le vendredi 27 mars avait lieu la seconde manifestation nocturne contre l’austérité dans les rues de Montréal. Celle-ci était composée de près de 5000 manifestants (selon l’évènement Facebook et le Journal de Montréal) et s’est terminée par l’intervention des forces de l’ordre.

La manifestation a débuté à 20 heures place Emilie-Gamelin. Les manifestants se sont dirigés vers les boulevards de Maisonneuve et de René-Lévesque vers l’ouest du centre-ville aux alentours du Square Dorchester. À 21 heures, le Service de police de la Ville de Montréal a déclaré la manifestation illégale. Quelques minutes plus tard, la manifestation était encerclée par les forces de l’ordre qui ont répliqué notamment avec des gaz irritants. « La manifestation était hyper pacifique, il n’y avait aucun objet pyrotechnique, aucune vitre brisée, explique la manifestante Lisa Vallaire, puis tout d’un coup les antiémeutes ont essayé de scindé la manifestation, ils ont essayé de la disperser à coup de grenades assourdissantes, puis de gaz lacrymogène, à partir de là c’était le chaos total. »

La manifestation était organisée par l’association des étudiants du cégep du Vieux-Montréal et mettait l’accent sur les enjeux féministes de la grève. « Ce ne sont pas juste des enjeux féministes qui font que je manifeste aujourd’hui, mais ça me motive beaucoup, raconte l’étudiante au cégep d’André Laurendeau Laurence Corbeille. Je suis contre les coupes faites dans le domaine de la santé, contre la marchandisation de l’éducation, et contre le budget qui est sorti hier, pour beaucoup de raisons l’austérité touche plus les femmes, notamment par la hausse des frais de garderies ou par la limitation de l’accès à l’avortement. »

Les manifestants ne se sont pas inquiétés de la présence policière durant la première heure. « Je n’ai pas peur de manifester aujourd’hui, ce qui s’est passé à Québec hier notamment me donne encore plus envie de manifester, confie l’étudiante au baccalauréat en urbanisme Florence Montigny-Duplain. Je manifeste contre l’austérité, je pense que cela touche plus les femmes et toutes autres minorités en général, les gens qui peuvent moins affirmer leurs revendications. »

D’autres manifestations durant la grève mettront l’accent sur les enjeux féministes : une manifestation organisée par la Fédération du Québec pour le planning des naissances. démarrera aussi place Emilie-Gamelin, le dimanche 29 mars.