Une fête philosophique

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Par Félix Lacerte-Gauthier
lundi 20 mars 2017
Une fête philosophique
Crédit photo : Gino Bahna
Crédit photo : Gino Bahna
Le Service des activités culturelles de l’UdeM (SAC) a présenté vendredi 17 mars la pièce Jardinage humain, écrite par Rodrigo García, au Centre d’essai du pavillon J.-A.-DeSève. Retour sur cette pièce jouée en différents tableaux de pensée fragmentaire.

La pièce commence alors que se prépare une fête surprise pour souligner l’anniversaire du personnage de Suzanne. Rapidement, les invités s’installent dans le salon d’un appartement. Mais Suzanne, bien que présente, n’a nullement envie de participer à cette soirée. Puisant ses inspirations dans le théâtre surréaliste, la pièce offre une série de réflexions sur la valeur de la vie, alors que les personnages, 12 au total, en viennent à remettre leur place en question.

À mesure que la soirée avance, les différents personnages peuplant cette fête laissent tomber leur masque et se confient au spectateur sur leurs états d’âme. Le chien en sera un symbole récurrent, servant autant de point de comparaison que de confident. Tel personnage, par exemple, s’offusque que les étrangers, à la vue d’un chien, aillent spontanément le caresser, lui parler, lui offrir à manger, alors que l’humain n’a pas droit au même traitement. Tel autre personnage va essayer de convaincre son interlocutrice que, malgré les apparences, elle n’est pas une bonne personne.

C’est le comportement en société et l’image que l’on tente de se donner qui sont remis en question, dans un décor minimaliste et à travers cet éventail de personnages. Ceux-ci se perdent cependant dans la foule, à l’exception de Suzanne, mélancolique et distante. Les autres personnages auraient d’ailleurs gagné à être plus développés. Les dialogues sont parfois (volontairement) difficiles à suivre, alors que les mots partent dans tous les sens. Néanmoins, c’est une pièce qui laisse le spectateur pensif bien après la tombée du rideau.