Une classe de rue improvisée sur l’urgence climatique

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Par Zacharie Routhier
mercredi 17 avril 2019
Une classe de rue improvisée sur l’urgence climatique
La classe s'est tenue sur le trottoir, sans bloquer la rue. Crédit photos : Zacharie Routhier.
La classe s'est tenue sur le trottoir, sans bloquer la rue. Crédit photos : Zacharie Routhier.
Mardi midi, au coin de la rue Sherbrooke et de l’avenue McGill, en face des bureaux du premier ministre François Legault. Pour le collectif Extinction Rebellion (XR), qui prône une action directe non violente en réaction à la crise climatique, c’était le lieu idéal pour tenir quelques cours à saveur environnementale.

« On a pris la responsabilité que le gouvernement ne prend pas, soit informer et éduquer la population sur l’urgence climatique », lance le cofondateur du groupe, François Léger Boyer. Il ajoute avoir envoyé une lettre au premier ministre la semaine passée pour l’inviter à joindre la classe, jugeant que M. Legault ne parlait pas assez d’environnement à l’Assemblée nationale. « On a même une chaise à son nom! », souligne-t-il. Siège qui est demeuré vide tout au long des quatre heures de cours.

Au programme : communiquer pour mobiliser la population en temps de crise  informer sur les impacts des changements climatiques et parler d’éthique environnementale, entre autres. Et pour donner ces ateliers, quelques candidats au doctorat, des professeurs et des militants se sont relayés devant une vingtaine d’élèves — membres du groupe ou simples passants.

Le co-porte-parole de XR, Anthony Garoufalis-Auger, a donné un cours sur les cibles de réduction de gaz à effet de serre du gouvernement et a expliqué pourquoi il les juge peu ambitieuses. « C’est une action d’éducation populaire », résume celui qui a étudié en science politique à l’Université Concordia. Pour lui, transmettre les connaissances qu’il a acquises lors de recherches personnelles permet au mouvement de grandir et d’augmenter son rapport de force envers le gouvernement.

Une semaine d’actions directes

L’activité était tenue dans le cadre de la Semaine internationale de rébellion du groupe, qui puise ses racines en Grande-Bretagne. Forte de plusieurs milliers de personnes, la cellule londonienne a d’ailleurs coordonné plus tôt dans la journée le blocage de plusieurs lieux emblématiques de la capitale, dans une atmosphère bon enfant.

« On est moins nombreux qu’à Londres, ici », convient M. Léger Boyer, qui a participé à l’ouverture de la faction québécoise de XR en décembre dernier. Mais cela témoigne de la portée mondiale de la cause, selon lui. Sur le site du collectif, on retrouve notamment des actions prévues en Angleterre, en Nouvelle-Zélande et en Irlande.
« L’écoanxiété est vécue par plein de gens, et ils expriment ça à travers des actions », conclut-il. Un sentiment qui est, selon lui, à l’origine d’Extinction Rebellion.

Mise à jour : Blocage ce matin

Six membres d’XR se sont enchaînés aux bureaux de François Legault plus tôt aujourd’hui.

 

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