Une asso conservatrice à l’UdeM

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Par Marie-Christine Lessard
mercredi 27 février 2013
Une asso conservatrice à l'UdeM
Les étudiants Marc-Antoine Morin, Ariane Hunter-Meunier et Carl-Olivier Rouleau sont membres de la nouvelle association conservatrice de l'UdeM. (Crédit photo : Pascal Dumont)
Les étudiants Marc-Antoine Morin, Ariane Hunter-Meunier et Carl-Olivier Rouleau sont membres de la nouvelle association conservatrice de l'UdeM. (Crédit photo : Pascal Dumont)

La famille des groupes politiques étudiants udemiens s’agrandit avec l’apparition de l’Association conservatrice des étudiants de l’UdeM. Un nouveau club qui est plutôt bien accueilli sur le campus.

Créer une association conservatrice à l’UdeM germait depuis un moment dans l’esprit de l’étudiant en droit et maintenant président de l’Association conservatrice des étudiants de l’UdeM, Carl-Olivier Rouleau. Ce nouveau rassemblement vise à susciter l’intérêt des étudiants aux idées conservatrices. «Nous voulons représenter de manière positive la pensée politique conservatrice en organisant des conférences ou en s’impliquant lors de débats, explique M. Rouleau. Il est certain que cela nous fera plaisir si notre groupe incite des personnes à se rallier au Parti conservateur du Canada (PCC)!»

Cette association a également pour objectif de réunir des étudiants qui peuvent se sentir isolés. Les positions conservatrices ne sont en effet pas les plus populaires sur le campus. «Je ne comprends pas qu’il soit possible de s’identifier au PCC à notre âge », déclare par exemple une étudiante en communication politique qui a tenu à conserver l’anonymat. «C’est une fausse conception, rétorque M. Rouleau. Les associations conservatrices de comté possèdent plus de jeunes membres que de vieux. Et, tous les jours, le parti reçoit des appels de jeunes.»

M. Rouleau pense que ces a priori ne devraient pas effrayer les étudiants conservateurs. «L’adhésion à un parti politique, quel qu’il soit, amène des gens à s’opposer à vous, défend-il. Les membres de notre club sont fiers de l’être et n’hésiteront pas à le faire savoir !»

Accueil positif

L’arrivée d’une association étudiante ouvertement conservatrice sur le campus est plutôt bien perçue par les étudiants, car elle va stimuler les échanges idéologiques. «Il est tout à fait légitime et bénéfique que les conservateurs de l’UdeM aient leur propre association», juge l’étudiante en science politique Camille Sheed.

Même si cette dernière se positionne plus à gauche sur l’échiquier politique, elle affirme que «la liberté d’expression doit être mise de l’avant, peu importe l’opinion des gens». Même écho positif chez les autres associations de l’UdeM affiliées à des partis politiques fédéraux. «L’université est un lieu pour échanger des idées, alors nous sommes très contents d’accueillir cette nouvelle association, se réjouit le président des Jeunes libéraux de l’UdeM, Christopher Monette. Je suis curieux de voir comment ils vont s’y prendre pour attirer les étudiants et combien de jeunes conservateurs ils vont rallier.»

Le président du Nouveau parti démocratique UdeM, Fredrick-Anthony Ghali, voit lui aussi dans la création d’un groupe conservateur à l’UdeM une occasion d’enrichir le débat et d’intéresser les jeunes à la politique. «L’UdeM est plutôt progressiste, mais l’arrivée de cette nouvelle association est positive pour la démocratie », dit celui qui attend tout de même qu’elle soit officiellement enregistrée auprès de l’UdeM pour se prononcer davantage.

Les débuts de l’Association conservatrice des étudiants de l’UdeM sont prometteurs selon son président. «Alors que nous n’en avions pas fait la promotion, plus de 50 personnes avaient déjà rejoint notre page Facebook 24 heures après sa création le 11 février», se félicite-t-il. L’équipe du conseil exécutif compte déjà une quinzaine de membres. L’enregistrement officiel de l’association auprès de l’UdeM ne figure pas parmi ses priorités pour le moment.

L’association espère pouvoir faire venir un politicien conservateur à l’UdeM d’ici la fin de l’année. Le premier ministre Stephen Harper donnera-t-il prochainement une conférence sur le campus ? «Ce serait trop beau pour être vrai », répond M. Rouleau. La visite à l’UdeM d’un élu ou d’un ministre conservateur québécois serait, selon lui, plus réaliste.

Avec la collaboration de Fanny Bourel