Un style étudié

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Par Coraline Mathon
mercredi 9 avril 2014
Un style étudié
(Illustration: Navid Moghaddam)
(Illustration: Navid Moghaddam)

Les étudiants de l’UdeM sont libres de s’habiller comme ils le souhaitent sur le campus. Que ce soit en complet ou en coton ouaté, l’Université ne s’impose pas dans le choix de ses étudiants.

Même si la façon de se vêtir n’influence pas la réussite scolaire, celle-ci peut varier en fonction du domaine d’étude de l’étudiant. La plupart des facultés de l’UdeM n’imposent aucune tenue vestimentaire. « Il peut exister des codes vestimentaires dans certaines unités, confirme le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion. Ceux-ci sont reliés à la sécurité dans les laboratoires ou lieux d’enseignement. » Le programme de sciences infirmières en est un exemple.

Pour ce qui est des autres programmes, le style vestimentaire varie au gré des étudiants, mais aussi de leurs cours. «Je me mets rarement en complet, seulement si j’ai une présentation à faire, explique l’étudiant au certificat en publicité Étienne LeBourdais. C’est pour afficher un professionnalisme qui, dans la vie publicitaire, est indispensable.»

En plus de se mettre dans les conditions de la vie active, certains étudiants portent une attention particulière à leur apparence pour le regard d’autrui. «Je ne veux pas mal paraître, ajoute Étienne. Je le fais par respect pour la classe et pour mes coéquipiers.»

L’allure des udemiens n’a pourtant pas d’impact sur l’opinion de leurs professeurs. «L’université est un lieu d’enseignement où la sélection se fait en fonction des notes et non pas en fonction du candidat», affirme le professeur au Département de psychologie Luc Brunet.

L’université ne serait d’ailleurs plus considérée comme un lieu professionnel tel qu’auparavant. «Il y a quelques années, on ne s’habillait pas de la même façon pour aller à l’université, raconte M. Brunet. Depuis quarante ans, c’est assez décontracté. Les étudiants s’habillent confortablement et c’est ce qui compte.»

Selon la rédactrice en chef du blogue Ton petit look, Josianne Stratis, il n’y a pas de tenue type de l’étudiant à respecter. « Tout peut bien passer si c’est propre, dans le sens hygiénique du terme, estime l’ancienne étudiante au DESS en journalisme à l’UdeM. Mais il y a une différence entre un bar et une salle de classe.»

La rédactrice en chef estime qu’après l’université, il ne sera plus possible pour les étudiants de se vêtir comme ils le souhaitent. «Un complet, c’est vraiment trop, même à HEC, insiste Josianne. Toute notre vie on va devoir vivre avec des contraintes sévères au travail, alors c’est bien de profiter de sa jeunesse.»

Une question de discipline

La diversité vestimentaire à l’UdeM dépend également du programme d’étude dans lequel évolue l’étudiant. « Là où je remarque les vrais clivages, c’est plutôt entre les facultés du campus », indique la professeure au Département de sociologie Barbara Thériault.

La manière de se vêtir peut alors paraître très semblable au sein d’un même programme, mais être en totale opposition avec celle d’un autre programme. «Ce qui est drôle, c’est de voir les mêmes combinaisons sur tout le monde, observe Josianne. Par exemple, il n’est pas rare de voir la fille en communication porter des leggings avec le coton ouaté de son programme, ses bottes UGG et son sac Michael Kors.»

L’université n’est pas considérée comme un lieu professionnel, mais bien comme un endroit d’études où les habitudes vestimentaires ne doivent pas être prises en compte par les professeurs et la direction.

 UN BÉRET BRÛLÉ

L’udeM suggère un code vestimentaire dit «approprié» à ses étudiants seulement pour leur collation des grades, en fin de diplôme, en plus de la toge obligatoire lors de la cérémonie. Il y a de cela un siècle, le béret s’ajoutait à la tenue cérémoniale udemienne, mais également dans la vie universitaire. On suggérait fortement aux étudiants d’arborer le béret au quotidien pendant leurs études. en 1915, Bernard Barnabé décide d’organiser les funérailles du couvre-chef qu’il trouvait mal adapté à l’hiver québécois. Les étudiants se réunissaient chaque année afin de brûler le béret. L’événement se répéta jusqu’en 1935, année de suppression de l’obligation de porter le couvre-chef.

ROUTINE ET CONSOMMATION
Quartier Libre a interrogé 50 étudiants de l’udeM sur leurs habitudes vestimentaires.

Combien de TEMPS mettez-vous pour choisir vos vêtements?
Moins de 5 minutes • 22
moins de 10 minutes • 13
moins de 15 minutes • 11
moins de 20 minutes • 3
plus de 20 minutes • 1

Quel est votre BUDGET vestimentaire mensuel?
Moins de 100 $ • 28
entre 50 $ et 100 $ • 20
100 $ et plus • 2