Un Sommet ouvert aux citoyens

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Par Raphaelle.Corbeil
mardi 15 janvier 2013
Un Sommet ouvert aux citoyens
Le directeur de l'Institut du Nouveau Monde, Michel Venne, est satisfait que les citoyens soient consultés en vue du Sommet (Crédit : flickr.com/TEDxSainteMarie)
Le directeur de l'Institut du Nouveau Monde, Michel Venne, est satisfait que les citoyens soient consultés en vue du Sommet (Crédit : flickr.com/TEDxSainteMarie)

C’est au tour des citoyens de participer à la vaste réflexion collective sur l’avenir de l’université, en perspective du Sommet sur l’enseignement supérieur qui aura lieu en février. Après avoir pu s’exprimer sur internet, les Québécois sont maintenant invités à faire entendre leur voix par le biais de rencontres citoyennes qu’organise l’Institut du Nouveau Monde (INM).

Le gouvernement a mandaté l’INM pour l’organisation de quatre forums citoyens ouverts à tous, ainsi qu’une « École d’hiver-Spécial Sommet » pour les jeunes. Les animations citoyennes ont lieu en janvier et en février à Rouyn-Noranda, à Saguenay, à Gatineau et à Montréal. L’École d’hiver accueillera, quant à elle, 500 jeunes âgés de 15 à 35 ans de tous les milieux du 25 au 27 janvier à l’Université Laval, à Québec.

 « C’était essentiel que la démarche soit ouverte au plus grand nombre, et je me félicite de l’approche choisie par le gouvernement, a déclaré le directeur de l’INM, Michel Venne. Il fallait que la démarche soit ouverte à tous, car c’est toute la population qui a été interpelée par les événements du Printemps québécois.»

Sommet 2.0

Tous ceux qui s’intéressent au prochain Sommet peuvent déjà en suivre la préparation grâce à internet. Les rencontres thématiques pré-Sommet, qui ont débuté fin novembre, sont diffusées en direct sur la toile. Les citoyens peuvent également s’exprimer sur Twitter via le mot-clic #Sommet2013 ou sur la page Facebook spécialement créée en vue du Sommet.

Le Ministère est déjà satisfait de l’enthousiasme suscité par les événements préparatoires au Sommet. Lors de la première rencontre thématique des 29 et 30 novembre derniers, la plateforme de webdiffusion a reçu près de 4000 visites, et plus de 6000 pour la deuxième rencontre, qui a eu lieu les 13 et 14 décembre. «Cela démontre un réel intérêt de la part des internautes, explique Nancy-Sonia Trudelle, responsable des relations avec les médias du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MERST). Les rencontres thématiques n’étant pas ouvertes à la population, la diffusion par internet permet au grand public de suivre les échanges et les présentations des différents partenaires.»

La page Facebook compte, quant à elle, près de 4000 membres et suscite déjà de nombreuses discussions. Le Ministère s’assure qu’une veille des commentaires soit effectuée de façon journalière. « Les commentaires, articles et thèmes abordés dans les échanges sont rapportés chaque semaine aux autorités du Ministère, qui les prennent en compte dans l’établissement des axes du Sommet », explique la conseillère en communication au MERST, Mathilde Borde. Les quatre forums citoyens et l’École d’hiver organisés par l’INM feront chacun l’objet d’un rapport qui sera présenté au Sommet.

 Un agenda politique?

L’étudiante en droit à l’UQAM, Marianne Routhier-Caron, suit de près les événements préparatoires au Sommet, notamment sur Twitter, dont elle est une membre active. «Je pense qu’il s’agit d’une mesure très intéressante, car elle permet aux citoyens de prendre part à ces évènements sans nécessairement avoir le statut de participant ou d’observateur, expliquet-elle. Il est évident que les internautes sont interpellés, surtout ceux qui se sont intéressés aux enjeux de la grève étudiante.» Elle s’en félicite d’autant plus que cet exercice démocratique contraste avec la fermeture à la négociation que prônait le gouvernement Charest.

 «Toutefois, le gouvernement a un agenda politique basé sur la plateforme du parti, poursuit-elle. Je pense donc que les résultats du Sommet seront considérés, mais malheureusement, des solutions sont déjà écartées, comme la gratuité scolaire.» Il est encore trop tôt pour savoir si les délibérations citoyennes seront réellement prises en compte dans les décisions gouvernementales. «C’est le gouvernement qui décide au bout du compte. Mais, sa décision sera meilleure s’il sait écouter la population », estime M. Venne.