Un premier film noir

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Par Thomas Martin
lundi 10 octobre 2016
Un premier film noir
Scène de tournage du film Scacchi, dont la sortie est prévue en 2017. Courtoisie : Laurent Nauleau.
Scène de tournage du film Scacchi, dont la sortie est prévue en 2017. Courtoisie : Laurent Nauleau.
Avec trois courts-métrages à son actif, la boîte de production Tour à Tour, créée par des étudiants de l’UdeM, revient cet automne avec Scacchi, une réalisation inspirée des films noirs des années 1920. Une expérience qui mélange défis et apprentissages.

Le choix d’un film noir est un véritable parti pris, selon l’étudiant au baccalauréat en cinéma et réalisateur du film, Karl Desrochers Turcotte. « J’avais cette idée en tête depuis longtemps, avoue-t-il. Les films noirs ne se font presque plus et j’avais envie de les remettre au goût du jour. » L’esthétique du film tient une place très importante, les costumes et les décors ayant nécessité un soin particulier.

Les scénaristes ont opté pour un film muet, ce qui rend l’ambiance sonore très importante. « La musique et le son vont raconter l’histoire à la place des dialogues », décrit Karl. L’atmosphère naviguant entre des sonorités jazz et de la musique traditionnelle japonaise fera référence à l’intrigue générale, qui raconte l’affrontement entre deux clans, l’un italien et l’autre yakuza, pour le contrôle d’un territoire.

Faire face aux imprévus

Le tournage s’est déroulé au milieu du mois d’août dernier et n’a pas été de tout repos pour les étudiants. « Le casting n’était pas complet et un des lieux de tournage a été changé au dernier moment », confie la diplômée en cinéma et directrice de production, Daisy Dolan. Malgré ces quelques contraintes, l’équipe a pu compter sur l’aide de l’UdeM pour le prêt de matériel, permettant à Tour à Tour de baisser le budget de manière conséquente. Comme la maison de production ne dispose pas de soutien financier, l’équipe du film a lancé une campagne de sociofinancement en ligne, afin de récolter l’argent nécessaire au bon déroulement du projet.

Si tout avance comme prévu, le montage devrait être terminé fin octobre. Puis, débutera pour le court-métrage la saison des festivals où l’équipe espère de bons retours, avant une sortie en DVD et sur support numérique prévue pour 2017.

Une bonne expérience

Étant ouvert à tous les étudiants de l’UdeM, le groupe est un lieu formateur pour les membres, de la réalisation du projet au montage final. Le diplômé d’un baccalauréat par cumul en musiques numériques et cinéma, Olivier Posy-Bustillos, retire beaucoup de positif du tournage de Scacchi, sa première expérience dans le milieu. « C’est une bonne intégration dans le domaine, à mi-chemin entre une production professionnelle et un projet universitaire », estime-t-il.

Cet avis est partagé par le chargé de cours en études cinématographiques à l’UdeM Marc Joly-Corcoran, qui ajoute qu’il est difficile de trouver du travail dans le milieu. « Une telle initiative permet de perpétuer les connaissances acquises en cours, assure-t-il. Il n’y a pas de recette miracle en cinéma, c’est en faisant des films que l’on apprend le plus ».

Dans l’attente de deux autres projets, Tour à Tour réoriente son fonctionnement. Une nouvelle équipe va prendre les rênes et compte revoir les objectifs initiaux, en diversifiant ses activités avec, par exemple, l’organisation de soirées ciné-clubs pour les étudiants de l’UdeM.