Un espace permanent pour Thèsez-Vous

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Par Zacharie Routhier
mardi 20 novembre 2018
Un espace permanent pour Thèsez-Vous
Paralèllement à l'Espace Thèsez-vous, l'organisme tient 18 retraites de rédaction cette année. Crédit photos : Zacharie Routhier.
Paralèllement à l'Espace Thèsez-vous, l'organisme tient 18 retraites de rédaction cette année. Crédit photos : Zacharie Routhier.
Depuis trois ans, l’organisme à but non lucratif Thèsez-vous programme diverses retraites de rédaction pour étudiants gradués et chercheurs partout au Québec. À cette flotte de navires s’est ajouté le mois dernier un port, un espace d’étude permanent, inauguré vendredi dans le quartier Villeray.

Les retraites proposées par l’organisme reposent sur des conditions propices aux travaux académiques, notamment sous forme d’ateliers, d’activités et de périodes de rédaction. « Il y a avait un souhait [de la part des étudiants] de poursuivre cette expérience de rédaction collective et de bonnes pratiques, raconte la fondatrice et directrice, Sara Mathieu-Chartier. On a tiré des leçons des retraites et on s’est dit « on va amener ce bonheur-là en ville ! » »

Depuis l’ouverture de l’espace le 18 octobre dernier, la fréquentation dépasse les attentes de Sara. Selon ses estimations, il y a en moyenne plus de 25 étudiants et chercheurs en tout temps sur place.

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Retrouver la magie

« J’ai toujours dit qu’il y avait un peu de magie dans nos retraites de rédaction, raconte la fondatrice, qui dit retrouver cette même énergie à l’espace Thèsez-Vous. Elle précise que celui-ci permet le mélange d’un milieu compétitif et segmenté. « Les gens laissent tomber leur espèce de rôle d’être très performants et très bons, détaille-t-elle. Ils parlent de leurs problèmes, il y a du soutien par les pairs. »

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Thèsez-vous pour tous

Pouvoir s’exiler quelques jours en dehors de Montréal n’est pas à la portée de tout le monde, estime Sara. « Certains ont des enfants, un travail dont ils ne peuvent prendre congé, commence-t-elle. D’autres viennent d’arriver au Canada et l’implication de partir dans le bois est assez grande. »

Selon la fondatrice, un espace en ville est une solution pouvant aider les personnes qui en ont le plus besoin, comme celles en situation de précarité. « On le voit vraiment dans la fréquentation de l’espace, avance celle qui est également candidate au doctorat en éducation à l’UdeM. C’est super intéressant, la mixité sociale [qu’on y retrouve]. »

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Étudier l’ergonomie de l’étude

Avant d’expliquer sa démarche, Sara rappelle que l’équipe est composée de chercheuses. « On ne fait pas un pas sans regarder ce qui se passe du côté de la recherche. On est des entrepreneures avec un drôle de pli, dit-elle en riant, faisant allusion à la tendance du groupe à consacrer beaucoup de temps à la réflexion. Des fois, nos coachs sont comme : « là, il faudrait agir ! » »

L’équipe a donc étudié l’apport du design à la concentration ainsi que les stratégies pour que les gens se sentent accueillis et non intimidés à leur arrivée sur les lieux. Après un certain nombre de projets pilotes dans des galeries d’art et des cafés, certaines conclusions ont émergé.

À l’espace Thèsez-vous, on retrouve notamment des murs pâles baignés de lumière naturelle, un éclairage artificiel indirect ainsi qu’un mobilier minimaliste. Les tables y sont grandes et communes, dans l’optique de favoriser une pression sociale positive. « Il n’y a personne sur Facebook pendant les périodes de rédaction de 50 minutes, explique-t-elle. Tu ne veux pas trahir ton voisin qui travaille fort. » Elle conclut que cela encourage une forme d’esprit d’équipe.

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