Les retraites proposées par l’organisme reposent sur des conditions propices aux travaux académiques, notamment sous forme d’ateliers, d’activités et de périodes de rédaction. « Il y a avait un souhait [de la part des étudiants] de poursuivre cette expérience de rédaction collective et de bonnes pratiques, raconte la fondatrice et directrice, Sara Mathieu-Chartier. On a tiré des leçons des retraites et on s’est dit « on va amener ce bonheur-là en ville ! » »
Depuis l’ouverture de l’espace le 18 octobre dernier, la fréquentation dépasse les attentes de Sara. Selon ses estimations, il y a en moyenne plus de 25 étudiants et chercheurs en tout temps sur place.
Retrouver la magie
« J’ai toujours dit qu’il y avait un peu de magie dans nos retraites de rédaction, raconte la fondatrice, qui dit retrouver cette même énergie à l’espace Thèsez-Vous. Elle précise que celui-ci permet le mélange d’un milieu compétitif et segmenté. « Les gens laissent tomber leur espèce de rôle d’être très performants et très bons, détaille-t-elle. Ils parlent de leurs problèmes, il y a du soutien par les pairs. »
Thèsez-vous pour tous
Pouvoir s’exiler quelques jours en dehors de Montréal n’est pas à la portée de tout le monde, estime Sara. « Certains ont des enfants, un travail dont ils ne peuvent prendre congé, commence-t-elle. D’autres viennent d’arriver au Canada et l’implication de partir dans le bois est assez grande. »
Selon la fondatrice, un espace en ville est une solution pouvant aider les personnes qui en ont le plus besoin, comme celles en situation de précarité. « On le voit vraiment dans la fréquentation de l’espace, avance celle qui est également candidate au doctorat en éducation à l’UdeM. C’est super intéressant, la mixité sociale [qu’on y retrouve]. »
Étudier l’ergonomie de l’étude
Avant d’expliquer sa démarche, Sara rappelle que l’équipe est composée de chercheuses. « On ne fait pas un pas sans regarder ce qui se passe du côté de la recherche. On est des entrepreneures avec un drôle de pli, dit-elle en riant, faisant allusion à la tendance du groupe à consacrer beaucoup de temps à la réflexion. Des fois, nos coachs sont comme : « là, il faudrait agir ! » »
L’équipe a donc étudié l’apport du design à la concentration ainsi que les stratégies pour que les gens se sentent accueillis et non intimidés à leur arrivée sur les lieux. Après un certain nombre de projets pilotes dans des galeries d’art et des cafés, certaines conclusions ont émergé.
À l’espace Thèsez-vous, on retrouve notamment des murs pâles baignés de lumière naturelle, un éclairage artificiel indirect ainsi qu’un mobilier minimaliste. Les tables y sont grandes et communes, dans l’optique de favoriser une pression sociale positive. « Il n’y a personne sur Facebook pendant les périodes de rédaction de 50 minutes, explique-t-elle. Tu ne veux pas trahir ton voisin qui travaille fort. » Elle conclut que cela encourage une forme d’esprit d’équipe.