Diminuer les dépenses informatiques de l’UdeM serait possible grâce à l’utilisation de logiciels libres. S’ils ne répondent pas à tous les besoins du campus, ils pourraient être une solution pour en abaisser la facture.
«L’utilisation ou non de logiciels libres à l’UdeM ne relève que d’une décision purement politique », soutient le professeur agrégé au Département d’informatique et de recherche opérationnelle (DIRO) de l’UdeM Stefan Monnier. Selon le professeur, l’Université privilégierait les logiciels dits propriétaires au détriment des logiciels libres.
Un logiciel libre permet techniquement et légalement son utilisation, son étude, sa modification et sa duplication telle que la suite bureautique OpenOffice. « Il a une visée éducative, certifie M. Monnier. Le fait d’avoir accès au code source et de pouvoir le modifier incite les gens à être plus à même de ce qu’ils font, tandis que les logiciels propriétaires ont la volonté de prendre le contrôle avec un but et un intérêt commercial. »
Contrairement aux logiciels libres, les logiciels propriétaires comme la suite Office de Microsoft sont régis par un contrat – la licence – limitant les conditions d’exploitation du logiciel.
Toutefois, les logiciels libres ne sont pas totalement exclus du campus.
«On a tout ici, déclare le chef de section du Laboratoire multimédia (LaM) du pavillon Marie-Victorin, Michel Chenette. Quand c’est possible et adapté aux ateliers ainsi qu’aux besoins des étudiants, on utilise des logiciels libres.» À l’automne dernier, le logiciel propriétaire de montage audio Soundtrack a été remplacé par le logiciel libre Audacity dans ce laboratoire.
Les logiciels libres ne peuvent pas répondre à tous les besoins des étudiants.
«Il est vrai que dans des cas précis, ils ne peuvent pas être utilisés, convient le professeur titulaire au Département de littérature comparée de l’UdeM et spécialiste des logiciels libres, Jean-Claude Guédon. Mais ce sont des cas ponctuels.» Il ne comprend pas pourquoi l’UdeM n’utilise pas plus de logiciels libres et critique sa mentalité de consommatrice conformiste.
Le chef de section du LaM affirme qu’une utilisation exclusive des logiciels libres n’est pas possible. « Il existe des créneaux où nous n’avons pas le choix», reconnaît-il. Tous les logiciels propriétaires ne possèdent pas leur équivalent libre.
Malgré les limites des logiciels libres dans certains cas, M. Monnier reste convaincu que leur utilisation permettrait un meilleur fonctionnement du système informatique à long terme.
«Au lieu de payer des compagnies extérieures avec lesquelles l’Université se retrouve pieds et poings liés quand il arrive un problème, comme c’est le cas avec Synchro, l’UdeM doit privilégier le développement de l’économie locale», assure le professeur au DIRO.
Il reproche au campus de déléguer les problèmes à des entreprises payantes, seules capables de pouvoir agir sur des logiciels propriétaires. « Avec l’utilisation de logiciels libres, l’Université rencontrerait certainement les mêmes problèmes qu’avec des logiciels propriétaires, mais elle pourrait faire appel à l’expertise locale, c’est-à-dire à des gens de Montréal», déclare M. Monnier. Selon lui, l’UdeM ne veut pas prendre de risques en externalisant les problèmes.
Article modifié le 14 février 2014.