Trois spectacles à découvrir au Festival Saint-Ambroise FRINGE

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Par Camille Feireisen
samedi 13 juin 2015
Trois spectacles à découvrir au Festival Saint-Ambroise FRINGE
Image: https://www.facebook.com/FRINGEmtl/photos/a.10150696467471445.426153.8433026444/10153248327041445/?type=1&theater
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Le festival St-Ambroise FRINGE de Montréal fête ses 25 ans jusqu'au 21 juin. Parmi une programmation riche de quelques 750 représentations et 500 artistes, Quartier Libre vous propose une sélection de trois spectacles de théâtre qui reflètent la diversité artistique de la scène québécoise.

 Théâtre musical

La compagnie La moindre des choses propose un mélange original et allumé entre théâtre et musique avec le spectacle Midas LIVE(s). Six finissants de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe signent ainsi leur première création, en mêlant les disciplines artistiques. « C’est un spectacle de théâtre très musical et ça va pas mal bouger puisque c’est l’histoire d’un groupe de musique électro appelé Denesus », décrit l’un des membres de la troupe, François Ruel-Côté.

Platon, le leader et compositeur prodige du groupe, subit une violente agression qui le conduit à l’hôpital et le laisse dans le coma. Cet accident va changer la hiérarchie interne du groupe et modifier les rapports entre les amis. « On a écrit cette pièce pour parler de notre génération, encore aux prises avec des questions identitaires », précise François.

La troupe s’est aussi inspirée de son propre vécu, familial et amical, pour raconter la complexité de la construction d’une identité fragmentée. « Il y a aussi l’idée du souvenir et du rapport à nous-mêmes et aux autres », rapporte François. 

Horaires et lieu

 

Théâtre intimiste

La compagnie Productions Jardins Sauvages présente son spectacle Les ombres parallèles, une création qui plonge au coeur de l’introspection et du mystère. Une femme, Eve, accueille chez elle un homme, Simon, qu’elle ne connaît pas. « Elle est tombée en amour avec lui sur internet, dévoile la comédienne Dji Haché. Mais ils restent dans le noir car il y a une panne d’électricité. »

La pièce décrit les sentiments aiguisés par l’obscurité et un mystérieux secret qui enveloppe ces deux personnages, qui apprennent à se connaître. La romancière québécoise Maryse Latendresse signe ici sa première pièce de théâtre, spécialement écrite pour ces comédiens. « Nous sommes trois comédiens sur scène et lorsque nous avons rencontré Maryse Latendresse, nous avons répondu durant deux heures à des questions, explique Dji Haché. Deux mois plus tard, un texte naissait de cette rencontre. »

Une pièce qui raconte avant tout l’amour, selon la comédienne qui s’intéresse aux liens qu’entretiennent les arts, la philosophie et la spiritualité. « Au théâtre, on peut entrer dans l’intimité de deux êtres, souligne Dji Haché. Tout au long de la pièce, il y a cette obscurité, car on s’auto-éclaire avec une lampe torche. Plongés dans le noir, nous dévoilons nos parts d’ombres et c’est ce mystère qui entoure Eve que Simon veut découvrir. » Les sens en alerte, au-delà de ce que l’on voit, la pièce décrit deux êtres qui se dévoilent l’un à l’autre. 

Horaires et lieu

 

Théâtre sociétal

La compagnie du Théâtre Qui dit vain présente sa première pièce, Monde émondé, du 12 au 21 juin. Pour sa première création, la troupe composée de cinq amis s’est inspirée de ses expériences vécues durant les manifestations étudiantes de 2012 et de cette année. « Cela nous a donné l’occasion de réfléchir et d’écrire à ce propos », raconte l’une des membres de la troupe, Clara Painchaud.

Quatre d’entre eux sortent de l’école de théâtre du Cégep du Vieux Montréal et tous poursuivent leurs études dans des parcours différents, de la création littéraire à la linguistique, en passant par les arts visuels et le conservatoire de musique. Ils ont voulu mettre cet éclecticisme au service d’une écriture collective, pour mieux dépeindre le caractère absurde et désabusé de la vie. « La pièce est un cabaret à micro ouvert où des amis se rejoignent après les manifestations et partagent leurs idées et leurs pensées, explique Clara. Et puis il y a ce personnage un peu surréaliste, qui anime les soirées et tente de donner un sens à tout ça. Il est le côté magique de la pièce. »

La compagnie s’inspire des écrits d’Albert Camus, auxquels la pièce fait de fréquentes allusions, mais aussi des textes de Boris Vian. « Nous étions attirés par l’absurdité mais aussi la philosophie, souligne Clara. Sans oublier la culture québécoise, les chansons des années 80 et un peu de jazz avec notre saxophoniste et cela crée un tout original. »

Horaires et lieu