Tous les chemins mènent au bac

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Par Amélie Gamache
lundi 3 février 2014
Tous les chemins mènent au bac

Se concentrer sur une seule discipline, ou en combiner deux avec une majeure et une mineure, ce sont deux façons d’obtenir un baccalauréat à l’université. Si les programmes courts gagnent en popularité, le nombre de diplômés d’un baccalauréat spécialisé reste majoritaire.

 «Initialement, je me suis inscrit à un programme court, car je voulais des cours en informatique, mais dans le cadre d’un programme diversifié et plus rapide à compléter, explique l’étudiant à l’UdeM François Thibault. J’avais déjà en vue le bac par cumul, qui offre davantage de latitude relativement aux choix de cours et aux connaissances connexes. »

L’étudiant incarne à lui seul la diversité des choix qui s’offrent à la communauté estudiantine. Il terminera bientôt son baccalauréat en informatique et sa majeure en géographie qu’il combinera avec la mineure en arts et sciences ou le certificat en informatique appliquée qu’il a déjà en poche afin d’obtenir un deuxième baccalauréat, celui-là par cumul.

Durant l’année civile 2012 à l’UdeM, 609 étudiants ont obtenu un baccalauréat par cumul sur un total de 6006 bacheliers. Le cumul de trois certificats reste le moyen privilégié des étudiants pour obtenir un baccalauréat par cumul. En effet, 462 étudiants ont cumulé trois certificats, tandis que 147 diplômés ont préféré combiner une majeure et une mineure.

Si certains visent expressément le baccalauréat par cumul, d’autres y voient un passage obligé. « Chez nous, certains vont faire une mineure ou une majeure, et vont aux HEC, indique le directeur du Département d’économie Michel Poitevin. Cela peut être une passerelle.»

La responsable de l’organisation académique au Département de psychologie, Thérèse Lauzé, constate de son côté que «les candidats qui ne sont pas admis au bac vont passer par la mineure pour augmenter leur moyenne.» Mais elle déclare que ceux qui choisissent la majeure le font dans le cadre d’un bac par cumul.

L’UdeM au-dessus de la moyenne

À l’Université, 44% des nouveaux inscrits au premier cycle en 2012-2013, l’étaient dans une mineure, une majeure ou un certificat. L’UdeM compte donc une proportion plus considérable de nouvelles inscriptions aux programmes courts que la moyenne nationale, qui est de 25%. De son côté, le baccalauréat spécialisé comptait pour 55% des arrivants lors de la même période.

Le portait varie cependant selon les départements. « Très peu d’étudiants suivent les programmes courts, car seule l’obtention du baccalauréat donne accès à un permis d’exercice auprès de l’Ordre des chimistes du Québec», précise le responsable des programmes au Département de chimie, Richard Giasson.

À l’UQAM, 39% des 30516 étudiants inscrits au premier cycle en septembre 2013 l’étaient dans un programme court (mineure, majeure ou certificat). L’Université McGill, à l’instar des universités américaines et des universités anglophones canadiennes, n’offre pas à ses étudiants la possibilité de s’inscrire seulement à la mineure ou à la majeure. Les étudiants doivent obligatoirement y être inscrits dans le cadre d’un baccalauréat. Ce système spécialisé est donc très différent de celui de nos universités francophones. « Il est difficile de comparer les avantages et les désavantages des deux formules puisque le programme de 1er cycle de ces établissements couvre quatre années», renchérit le vice-recteur adjoint aux études de premier cycle, Jean-Pierre Blondin.

L’étudiant François Thibault ne voit aucun inconvénient à son cheminement personnalisé. « Une formation moins spécialisée ne forme pas des finissants moins compétents, car il est possible de suivre tous les cours désirés et nécessaires dans sa formation. » L’étudiant affirme avoir particulièrement apprécié la flexibilité dont il a bénéficié.

Mineures prisées

Même si le baccalauréat spécialisé reste le programme le plus prisé à l’UdeM, le nombre de nouveaux inscrits à la mineure et au certificat a augmenté, selon Jean-Pierre Blondin. « Par contre, le nombre d’inscriptions à la majeure est resté stable », ajoute M. Blondin. Si le baccalauréat spécialisé a absorbé une grande partie de l’augmentation de la population étudiante des dernières années, toute proportion gardée, ce sont les programmes de mineures et de certificats qui ont connu la plus forte augmentation.

À l’UQAM, le nombre d’inscrits aux programmes de mineures a presque doublé entre 2009 et 2012, passant de 77 à 147. Même son de cloche du côté de la majeure où le nombre d’étudiants est passé de 257 à 403.

Répartition des nouveaux étudiants inscrits en septembre 2012
• Baccalauréat spécialisé 55 %
• Mineure 22 %
• Certificat 19 %
• Majeure 3%
• Module 1%

Le saviez-vous?
mineure: Programme de premier cycle de 30 crédits d’une durée d’un an. Ce programme menant à un diplôme peut être combiné avec deux autres mineures ou avec une majeure pour former un baccalauréat.
CertifiCat: Programme de premier cycle autonome de 30 crédits menant à l’obtention d’un certificat. Il peut être associé à deux mineures ou à une majeure pour l’obtention d’un baccalauréat.
majeure: La majeure comporte des cours qui totalisent 60 crédits. Ce programme donne droit à un diplôme. Associé à une mineure ou à un certificat, il peut donner droit à un baccalauréat.