Techno pédagogie : Les universités en retard

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Par Ethel Gutierrez
mercredi 27 mars 2013
Techno pédagogie : Les universités en retard
La plate-forme éducative Didacti constitue une aide technologique gratuite pour les enseignants. (Crédit : didacti.com)
La plate-forme éducative Didacti constitue une aide technologique gratuite pour les enseignants. (Crédit : didacti.com)

Des acteurs du milieu éducatif ont assisté à la présentation de la nouvelle version de la plate-forme éducative Didacti qui s’est tenue à Montréal le 15 mars dernier. L’assistance était composée de nombreux représentants du primaire, du secondaire et du cégep, mais d’aucun acteur du milieu universitaire, mis à part la professeure de l’UdeM qui animait la conférence. Une situation qui est représentative du désintérêt des universités pour cette plate-forme pourtant gratuite et plébiscitée par les écoles qui l’utilisent. 

Lancée en 2010 par le professeur de secondaire David Chartrand, Didacti est une plate-forme internet qui permet une utilisation simple des nouvelles technologiques en éducation. M. Chartrand a créé Didacti afin de permettre au milieu éducatif québécois de vivre la révolution techno- logique. « C’est une plate-forme gratuite et sans publicité pour la création et le partage d’activités d’apprentissage riches et interactives », résume-t-il.

Grâce à Didacti, les enseignants peuvent développer des outils d’apprentissage tels que des exercices, des graphiques, des cartes géographiques ou des schémas sans avoir recours à des logiciels complexes. Ils peuvent aussi partager ce matériel éducatif et interagir en ligne avec leurs élèves ou étudiants.

Délaissée par les universités

M. Chartrand a proposé son projet à plusieurs universités, dont l’UdeM, mais il a trouvé porte close. Les universités ont déclaré ne pas être intéressées puisqu’elles possèdent déjà des plate-formes de ce type. « Je les comprends, déclare-t-il. Chaque université a dépensé des millions pour sa plate-forme, et elles ne veulent pas avouer qu’elles ont pris la mau- vaise décision. » 

La professeure au Département de didactique de l’UdeM Régine Pierre, qui a animé la conférence du 15 mars, se désole de cette situation. Elle n’est pas satisfaite de la plate-forme de l’UdeM, Studium. « C’est l’enfer, assure-t-elle. Je n’ai pas voulu y adhérer, car Studium présente plusieurs problèmes depuis ses débuts. » Ses étudiants trouvant Studium trop compliqué, elle envoie ses présentations PowerPoint par courriel. Elle déplore le retard de l’UdeM en matière de technopédagogie. « Elle ne nous aide pas à cause des coûts et des moyens complexes, explique-t-elle. Par contre, Didacti est gratuit et commence déjà à s’implanter partout au Québec. L’UdeM va alors peut-être vouloir l’intégrer. »

Le coordonnateur en technologie éducative du soutien à l’enseignement, Olivier Guillot, avoue avoir reçu des plaintes d’enseignants et d’étudiants concernant Studium. Mais, selon lui, elles représentent une infime part des utilisateurs. « Les chiffres le démontrent, 60 % des enseignants possèdent un cours actif sur Studium », assure-t-il.

En attendant une éventuelle ouverture du côté des universités, Didacti poursuit son envol. Déjà présente au cégep dans plus de 50 établissements scolaires de niveau primaire et secondaire, elle se développe également à l’international, notamment en France.