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Qu’est-ce qu’un tailgate ?

Amis sportifs et collègues partisans, cette semaine l’expert-conseil vous entretiendra d’une des plus vieilles traditions universitaires : le football et ses rituels d’avant-match. Oui, votre dévoué conseiller vous décortiquera le tailgate party afin de répondre aux interrogations d’un cousin français, Bertand.

« Jean-Simon, je viens d’arriver sur Montréal pour entreprendre une session d’échange. Mes amis me suggéraient d’assister à un match de foot américain sous prétexte que c’était complètement dégénéré. Je me suis donc dirigé vers le CEPSUM la semaine dernière, mais ce que j’y ai vu me choqua : le parvis du stade ressemblait à Sarajevo en 1995… Jean-Simon, aide-moi à comprendre ce que j’ai vu cette soirée-là. »

Bébert, tu permets que je t’appelle Bébert ? J’ai la réponse à ta question ! En fait, tu assistas au tailgate party d’avant-match des Carabins. Cette pratique consiste à «mettre en boisson» les participants, en plus de faire monter leur fièvre partisane autour de plusieurs douzaines de hot-dogs cuits sur le grill. Mais un tailgate, c’est aussi un événement social où il sent bon la crème solaire dans un décor néo-apocalyptique de pick-up, de bonbonnes de propane et d’étudiants friands de bières génériques.

Mais outre ces données froides voyons les bases du tailgate :

1 • Le concept : Ce mot tailgate désigne la portière arrière d’une boîte de pick-up où les partisans de football américain y trainent barbecue, viandes marinées et autres caisses de bières. La formule est simple : on dépose le contenu de la boîte à même le stationnement de l’amphithéâtre de notre équipe favorite.

2 • Ce qu’on y ingurgite : Hot-dogs, hamburgers, bières commerciales et accompagnements graisseux sont à la base du menu « tailgatien ». Ce que tu dois retenir, Bertrand, c’est qu’une telle diète permet au partisan de boire davantage de Budweiser (un commanditaire des Carabins,tout comme le Journal de Montréal).

3 • Les conversations qu’on y retrouve : Il ne faut pas se leurrer, Bertrand, l’idée même du tailgate party a été rendue possible par l’invention du pick-up. Il est donc inévitable que les conversations entendues dans ce genre de fêtes répertorient majoritairement des sujets touchant aux moteurs, aux chevaux-vapeur et à la testostérone en général.

4 • Les médias : Ce n’est pas parce que des médias sportifs « spécialisés » sont dépêchés sur les lieux du tailgate que l’évènement mérite une véritable couverture. Ces «professionnels » du sport, tu le comprendras assez rapidement, n’ont qu’une vocation dans cette ville de hockey : couvrir les potins entourant le club local. C’est probablement pourquoi certains « journalistes» couvraient en direct du CEPSUM la signature d’un gardien de hockey-même-pas-vedette plutôt que la victoire des Carabins sur le Vert et Or.

Bertrand, il ne faut pas t’en étonner, les traditions sportives de ton pays d’accueil découlent directement de son climat nordique. Ce que je veux dire, c’est que le football universitaire, on s’y intéresse seulement parce que le club de hockey montréalais n’a pas encore commencé son camp d’entraînement. Pour être franc, tout le monde s’en fout des Carabins. Mais en attendant de savourer l’intensité d’un match contre les Panthers de la Floride, certains daigneront accorder un peu d’attention au football universitaire. Ce qui explique pourquoi les partisans de ce sport bouche-trou chercheront à s’enivrer avant les parties, tellement elles sont d’un ennui mortel.

La semaine prochaine, nous verrons pourquoi l’expertconseil ne parle plus à l’analyste et ex-entraîneur Jacques Dussault depuis 2006.

Cette chronique est en voie d’être une présentation des hot-dogs de la FAÉCUM.

Le prochain match à domicile des Carabins aura lieu au CEPSUM le 24 septembre.

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