T.A. L’économie du désir au Festival Fringe

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Par Camille Feireisen
vendredi 5 juin 2015
T.A. L'économie du désir au Festival Fringe
Extrait de l'affiche du Karatini Théâtre: https://www.facebook.com/826432064105615/photos/gm.440803592767460/832878956794259/?type=1&theater
Extrait de l'affiche du Karatini Théâtre: https://www.facebook.com/826432064105615/photos/gm.440803592767460/832878956794259/?type=1&theater
Dans le cadre du festival Fringe, l’étudiante au doctorat en sociologie de l’UdeM Alexandra Martin présente sa création T.A. L’économie du désir. La compagnie Karatini Théâtre aborde les troubles alimentaires et l’idéal impossible d’un corps parfait.

« Je pense que le théâtre documentaire est un moyen privilégié pour véhiculer les résultats d’une recherche sociologique », explique Marie Sophia Alexandra. Pour écrire sa pièce, l’étudiante a mené plusieurs entrevues avec des femmes ayant vécu des troubles alimentaires. « La pièce s’alimente d’histoires personnelles de ces femmes et de la mienne également, mais les mots de sont de moi, ce ne sont pas des verbatim », précise-t-elle.

Des régimes répétés au sport intensif, l’étudiante s’intéresse à l’attention obsessionnelle que certains apportent à leur corps, en tentant de le faire correspondre aux standards des publicités de magazine. Quatre femmes narrent leur rapport conflictuel avec leur corps à leur psychologue. « Je souhaitais aussi montrer la mise à l’échec d’un système de rigidité, décrit-elle. Le psychologue permet des prises de conscience, en demandant à sa patiente par exemple si une période de jeûne a fonctionné. Mais souvent, ce n’est pas le cas car une crise de boulimie a suivi.»

Dans un environnement sociétal porté sur la perfection du physique, les comédiennes dévoilent une partie de leur intimité, ponctuée d’anecdotes personnelles plus légères. Les propos sont dramatiques mais Marie Sophia Alexandra a aussi souhaité intégrer de l’autodérision dans son texte. « L’humour est venu seul, il n’est pas forcé, note-t-elle. Durant les entrevues, les femmes me racontaient leurs péripéties et les tournures rocambolesques de certaines situations qu’elles ont vécues, comme des soupers entre amis où leur comportement face à la nourriture n’avait pas de sens. »

Parler d’un sujet d’actualité

Les troubles alimentaires touchent environ 30 000 personnes au Québec (selon l’ANEB). Mais ce sont majoritairement des femmes qui, chaque année, se lancent dans des régimes, des périodes de jeûne ou d’autres restrictions. Avec cette pièce, l’auteure souhaite faire réfléchir sur les répercussions d’une société qui, bien souvent, fait passer l’esthétique du corps avant celle de l’esprit.

Le Festival Saint-Ambroise Fringe propose une programmation de 109 spectacles de danse, de musique et de théâtre, en français, en anglais ou muets, du 1er au 21 juin dans le Mile End, le Plateau-Mont-Royal et le Quartier Latin. 

T.A. L’économie du désir
Montréal, arts interculturels (MAI)
3680 rue Jeanne-
Les 12, 14, 15, 16, 20 et 21 juin
10 $ pour les étudiants