S’inspirer du passé pour bousculer les mentalités

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Par Thomas Martin
lundi 21 mai 2018
S’inspirer du passé pour bousculer les mentalités
L'exposition reprend Refus global, un manifeste artistique publié le 9 août 1948 à Montréal par les Automatistes, un groupe d'artistes québécois qui remet en question les valeurs traditionnelles et rejette l'immobilisme de la société. (Crédit photos : Thomas Martin)
L'exposition reprend Refus global, un manifeste artistique publié le 9 août 1948 à Montréal par les Automatistes, un groupe d'artistes québécois qui remet en question les valeurs traditionnelles et rejette l'immobilisme de la société. (Crédit photos : Thomas Martin)
L’exposition Refus contraire vient de débuter à la Galerie de l’UQAM. L’occasion de remettre en lumière le mouvement Refus global à travers une série d’œuvres et de performances ancrées dans la réalité actuelle.

Lancée par RADAR, une initiative de la Galerie de l’UQAM pour promouvoir les commissaires de la relève, l’exposition n’est pas vue comme un hommage au mouvement Refus global, selon l’une des deux commissaires en arts visuels Camille Richard. Elle voit le mouvement lancé par les Automatistes en 1948 comme l’inspiration et le point de départ de l’exposition. « On voulait surtout reconnecter avec Refus global pour la diversité des médiums utilisés, comme les arts visuels, la danse ou la poésie, détaille-t-elle. On souhaitait transposer l’énergie qu’ils avaient pour l’appliquer aux problématiques actuelles de l’identité culturelle ou du féminisme. » 

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Cette énergie, c’est surtout la volonté de changer les choses et de faire évoluer les mentalités pour la seconde commissaire en arts visuels Doriane Biot. « C’est l’idée de transformation par l’art, de changer les choses socialement sans être affilié à un parti politique, explique-t-elle. C’est vraiment la puissance de l’art et de la contestation. »

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La commissaire en arts vivants, Véronique Hudon, indique que les artistes choisis pour les performances qui s’égrèneront jusqu’au 16 juin apportent un visage à ces revendications et conservent la radicalité originelle du mouvement Refus global, même si certains aspects diffèrent. « Le mouvement était très lié à la question identitaire québécoise francophone, ce qu’on ne voulait pas suivre », affirme-t-elle. Les commissaires se sont assurés d’avoir une diversité entre artistes et intervenants francophones, anglophones et autochtones pour l’exposition.

Pour définir l’expérience du spectateur, Doriane choisit le mot échange. « On a créé un espace bibliothèque avec nos recherches et nos inspirations, pour que le spectateur y ait accès, décrit-elle. Il y a beaucoup d’événements, de tables rondes où il va être amené à discuter de son expérience et à la partager. »

L’exposition ne suit pas un parcours précis et laisse la liberté au visiteur de vivre sa propre expérience, conclut Camille.

 

Refus contraire

Du 16 mai au 16 juin

Galerie de l’UQAM

Entrée gratuite