Sauts périlleux et grands écarts : la recherche de Montréal à Pékin

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Par Katy Larouche
jeudi 11 juin 2015
Sauts périlleux et grands écarts : la recherche de Montréal à Pékin
Pour percer les mystères de la culture chinoise du cirque, Tracy a notamment réalisé des entrevues avec des acrobates chinois qui ont visité les États-Unis à titre de diplomates culturels dans les années 1970.
Pour percer les mystères de la culture chinoise du cirque, Tracy a notamment réalisé des entrevues avec des acrobates chinois qui ont visité les États-Unis à titre de diplomates culturels dans les années 1970.
Les acrobates chinois qui voltigent dans les chapiteaux des quatre coins du monde fascinent la post-doctorante de l’UdeM Tracy Ying Zhang. Cette dernière a récemment reçu le titre d’étudiante-chercheuse-étoile du mois de mai. Alors que nous attendons le dévoilement des lauréats du mois de juin, Quartier Libre l’a rencontrée.

Le prix étudiant-chercheur-étoile est décerné mensuellement par les Fonds de recherche du Québec pour souligner l’excellence d’une publication scientifique réalisée par un étudiant-chercheur. Tracy s’est méritée la bourse de 1 000 $ pour l’article Bending the body for China: the uses of acrobatics in Sino-US diplomacy during the Cold War, publié dans l’International Journal of Cultural Policy, le 3 octobre 2014. L’étudiante concentre ses recherches sur l’influence culturelle chinoise dans le secteur du cirque en Amérique.

« L’acrobatie est une institution en Chine, mais elle est aussi utilisée comme un moyen d’établir des relations avec l’Occident, depuis les années 1970, précise la chercheuse. Pourtant, la plupart des études sur l’histoire culturelle de la Guerre froide se penchent majoritairement sur l’exportation mondiale de la culture américaine et non l’inverse. »

Pour percer les mystères de la culture chinoise du cirque, Tracy a notamment réalisé des entrevues avec des acrobates chinois qui ont visité les États-Unis à titre de diplomates culturels dans les années 1970.

Ses recherches ont retenu l’attention du jury pour la pertinence de ses découvertes dans le contexte actuel. Rappelons qu’en avril dernier, le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, cédait 60 % de ses parts de la multinationale québécoise à la firme d’investissement américaine TPG Capital ainsi que 20 % à la firme chinoise Fosun Capital Group. « Avec la vente du Cirque du soleil, on parle beaucoup des intérêts économiques chinois dans cet achat, mais on en sait très peu sur l’histoire de cette industrie en Chine et sur son fonctionnement encore aujourd’hui », précise la chercheuse.

Passionnée de cirque

L’article qui a été primé le mois dernier est le troisième que Tracy publie sur ce sujet. « Plus jeune, je rêvais de devenir gymnaste, raconte Tracy. Malheureusement, j’étais très grande et dès que je me suis présentée aux entraîneurs, on m’a tout de suite dit que ce serait très difficile de me démarquer parce qu’on cherche surtout des jeunes filles qui sont petites. »

La postdoctorante compte poursuivre encore ses recherches à l’Université Queens à Kingston en Ontario dès l’automne prochain. Elle prévoit aussi revenir à Montréal dans deux ans et y terminera la rédaction d’un livre  portant sur l’exportation de la culture chinoise par l’acrobatie.