Revendications budgétaires : plus pour les étudiants

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Par Michel Hersir
mercredi 22 février 2017
Revendications budgétaires : plus pour les étudiants
Le SÉSUM a rassemblé certains de ses membres en marge de la rencontre pour manifester contre les mesures d’austérité du gouvernement Couillard. Crédit photo : Marie Isabelle Rochon.
Le SÉSUM a rassemblé certains de ses membres en marge de la rencontre pour manifester contre les mesures d’austérité du gouvernement Couillard. Crédit photo : Marie Isabelle Rochon.
La série de consultations prébudgétaires du ministre des Finances Carlos Leitão a été suspendue pour une durée indéterminée alors que son passage prévu à HEC Montréal le 13 février dernier a été annulé. Les différentes associations étudiantes de l’UdeM ont tout de même profité de l’occasion pour revendiquer un réinvestissement dans les universités.

Les consultations prébudgétaires menées auprès de la population se font sur une base annuelle et incluent une tournée sur différents campus universitaires. Le mot d’ordre des revendications de la communauté étudiante de l’UdeM pour l’année 2017-2018 est de dénoncer l’austérité. « C’est notre chance de pouvoir poser nos questions et exprimer nos critiques au sujet du financement du milieu universitaire », explique la secrétaire générale de la FAÉCUM Andréanne St-Gelais. La Fédération avait deux demandes principales pour le ministre : un réinvestissement majeur dans le milieu de l’enseignement supérieur et dans les fonds de recherche.

Ces demandes sont également appuyées par l’Association générale des étudiants et étudiantes de la Faculté de l’éducation permanente (AGÉÉFEP) qui a une revendication supplémentaire pour le ministre. « On demande que le crédit d’impôt pour les frais de scolarité des étudiants à temps partiel à faible revenu revienne à 20 % », indique le président de l’Association, Denis Sylvain. Ce crédit d’impôt est passé de 20 % à 8 % sous le gouvernement de Pauline Marois en 2013. M. Sylvain soutient que si la mesure a été prise pour créer des bourses d’études destinées aux étudiants à temps plein, les étudiants à temps partiel n’en bénéficient pas.

L’opposition devient l’évènement

Le Syndicat des étudiantes et étudiants salariés de l’UdeM (SÉSUM) a profité de l’occasion pour organiser un rassemblement dans la cour de l’édifice Côte-Sainte-Catherine de HEC Montréal. Une soixantaine de personnes se sont présentées. « On souhaitait profiter de cette consultation pour organiser un rassemblement visant à dénoncer les politiques d’austérité, indique la responsable aux communications du SÉSUM, Véronique Meunier. On croit que ces politiques nuisent à l’accessibilité et à la qualité des services publics, notamment dans les universités. » Le syndicat dénonce, entre autres, la hausse des droits de scolarité pour les étudiants provenant de l’international de même que les répercussions sur l’enseignement et sur les services en raison des coupes en éducation.

Parallèlement, le SÉSUM a rédigé une lettre ouverte pour expliquer les effets des mesures d’austérité dans le milieu universitaire. Cette lettre est cosignée par de nombreux autres syndicats de l’UdeM, l’AGEEFEP, la FAECUM, le conseil régional de la FTQ Montréal métropolitain et le conseil provincial du secteur universitaire du Syndicat canadien de la fonction publique.

Andréanne estime que les revendications étudiantes peuvent avoir une réelle incidence dans le processus des consultations. « C’est à force de répéter le message que les voix étudiantes pourront se faire entendre, indique-t-elle. Plus on émet nos critiques et plus on aura de chances qu’éventuellement, nos revendications soient appliquées. »

Dans sa tournée des universités, M. Leitão s’est précédemment arrêté à l’Université McGill, à l’Université du Québec à Trois-Rivières, à l’Université Laval et à l’Université de Sherbrooke. Ces consultations ont été diffusées en ligne et les internautes ont pu interagir directement avec le ministre par l’intermédiaire de Facebook. Au moment de mettre sous presse, le cabinet du ministre Leitão n’a pas indiqué à Quartier Libre ce qui aurait causé l’annulation de la rencontre prévue à HEC Montréal. Un report à une date ultérieure a été annoncé aux parties invitées à la consultation, sans plus de précisions.