Ressources sur les campus

icone Societe
Par Catherine Dib
vendredi 21 octobre 2016
Ressources sur les campus
Crédit photo : Flickr | Abdallahh
Crédit photo : Flickr | Abdallahh
Tour d’horizon des ressources disponibles pour les étudiants victimes de harcèlement ou d’agressions à caractère sexuel sur les campus de quatre universités montréalaises membres de la campagne « Sans oui, c’est non ! ».

Université du Québec à Montréal (UQAM)

« Même si le processus de dépôt de plainte était long, au moins on avait une intervenante qui offrait une médiation et une écoute », déclare la secrétaire aux affaires uqamiennes de l’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH), Alice Lefebvre. Datant d’avril 2015, le non-renouvellement du contrat de l’intervenante auprès des victimes d’agression sexuelle a laissé un vide. Si le bureau d’intervention et de prévention en matière de harcèlement (BIPH) traite plus d’une centaine de plaintes par année, les services offerts par le bureau sont incomplets, d’après la secrétaire de l’AFESH.

« Pour le moment, en termes de ressources, on n’a qu’une administratrice qui traite des plaintes sur son ordinateur, donc pas grand-chose », conclut Alice. Diverses associations étudiantes de l’UQAM travaillent présentement sur l’intégration d’une politique contre le harcèlement.

La directrice aux communications de l’UQAM, Jennifer Desrochers, indique qu’une section sur le harcèlement sexuel a été ajoutée sur le site Web du BIPH en février 2015. « On subit des compressions présentement, comme toutes les universités au Québec, donc il y a eu une coupure du poste, mais le travail du bureau continue à traiter des plaintes », ajoute Mme Desrochers. Celle-ci aimerait qu’il y ait plus de ressources et annonce qu’un comité composé de membres du campus va être mis en place pour réfléchir à la façon dont la campagne « Sans oui, c’est non! » va se matérialiser.

Université McGill

mcgill

Crédit photo : Flickr.com | Kenn Chaplin

La politique en cas d’agression sexuelle sera présentée dès cette année à McGill après presque trois ans de négociations entre le regroupement d’étudiants Sexual Assault Policy at McGill créé en 2013, et l’administration. « La proposition vise à institutionnaliser des mécanismes proactifs et réactifs pour traiter efficacement des cas d’agressions sexuelles à l’université », explique la vice-présidente à la vie étudiante de l’Association étudiante de l’Université McGill, Elaine Patterson.

Le mois d’octobre prochain verra l’ouverture d’un centre qui sera un premier point de service pour les victimes de harcèlement et d’agressions sexuelles. Les services étant actuellement dispersés autour du campus, un suivi informel et centralisé auprès des victimes fait toute la différence, selon la coordonnatrice à la sensibilisation aux agressions sexuelles et à la prévention, Bianca Tétrault, « Je souhaite être un point de contact central qui permet aux victimes d’être référées aux bons services », déclare-t-elle.

Elaine Patterson concède toutefois que les services pour les victimes demeurent à développer. Mme Tétrault abonde dans ce sens lorsqu’elle reconnaît que McGill est encore assez novice dans ces initiatives. Elle espère que ces services se développeront dans les années à venir.

École de technologie supérieure (ÉTS)

ets

Crédit photo : Flickr.com |Milanzio

Selon le directeur des communications à l’ÉTS, Antoine Landry, l’institution prend les cas d’abus très au sérieux. Depuis l’automne 2016, les victimes peuvent bénéficier d’un processus de dépôt de plainte simplifié et auront accès aux services du secrétaire général de l’ÉTS, Louis Marquis, spécialisé en prévention et règlements des différends. Les étudiants pourront bénéficier de son expertise lorsqu’ils commencent une démarche à la suite d’un incident de violence sexuelle. « C’est une ressource interne de l’ÉTS, mais son allégeance est au barreau, donc il tient un peu le rôle de l’ombudsman au sein de l’institution quand des cas surviennent », précise le directeur.

Ces améliorations font notamment suite au cas de l’étudiante à la maîtrise en génie des risques de santé et sécurité du travail à l’ÉTS Kimberley Marin. « Pour moi, c’est trop peu, trop tard, mais si les événements de l’année dernière ont changé quelque chose pour les autres étudiantes, tant mieux », lance-t-elle. Kimberley avait déposé une plainte en 2015 et n’avait réussi à obtenir de l’aide de la part de son établissement que six mois après son agression.

« Il manque aussi un travail de vulgarisation, de communication, pour naviguer entre les étapes dans le dépôt d’une plainte », commente la vice-présidente des affaires internes de l’association étudiante de l’ÉTS (AÉÉTS), Anne-Sophie Lachapelle. Selon cette dernière, il reste très intimidant pour l’étudiant moyen d’aller directement voir le secrétaire de l’École afin de déposer une plainte.

Université Concordia

concordia

Crédit photo : Flickr.com | Viola Ng

Depuis 2013, le Centre des ressources d’agression sexuelle a été mis en place à l’Université Concordia pour offrir un service interne de support aux victimes. En collaboration avec ce centre, une équipe dédiée aux cas d’agression sexuelle a été mise sur pied fonctionnelle depuis le printemps 2016. Mme Drummond voit son travail comme déterminant. « Avoir un point de contact qui pourra accompagner un survivant à travers les nombreuses options disponibles lui évitera d’avoir à répéter multiples fois le traumatisme vécu », affirme-t-elle.

Cette initiative a été lancée dans le contexte de la politique autonome contre les agressions sexuelles en mai 2016. La nouvelle politique offre une définition claire de la violence sexuelle et une infrastructure de support formelle au sein de l’institution. Un volet d’évaluation a été intégré au rapport, permettant de réviser régulièrement les mesures mises en place.