Volume 25

Selon les données de Statistique Canada de 2014, au Québec, 1,82 % des citoyens étaient déclarés en situation d'obésité, tandis que 33,1 % des personnes faisaient de l'embonpoint. (Crédit photo : pixabay.com I klinik)

Remédier à l’obésité

Quartier Libre : Comment définiriez-vous un individu atteint d’obésité ?

Stéphanie Fulton : Généralement, on définit l’obésité en termes d’indice de masse corporelle (IMC). Les seuils pour l’obésité sont de 30 et plus, ceux pour le surpoids sont situés entre 26 et 30 [voir encadré], mais ce sont des critères assez généraux et pas forcément adaptés en termes de prédiction des problèmes associés au surpoids et à l’obésité. L’IMC peut-être assez réducteur, il ne prend pas en compte les facteurs biologiques et environnementaux. Le tour de hanches, phénomène de déposition du gras autour de l’abdomen, peut être un bon facteur pour déterminer l’obésité d’un individu.

13Q.L. : L’obésité constitue-t-elle forcément un danger pour la santé ?

S. F. : On peut être obèse et en santé. Cependant, avoir du gras autour des organes et de l’abdomen n’est pas sain à long terme. C’est un type de gras qui va augmenter l’inflammation. Être atteint d’obésité peut donc causer des problèmes plus tard, mais cela ne signifie pas que c’est irréversible.

Q.L. : Certaines personnes sont-elles plus susceptibles que d’autres de devenir obèses ?

S. F. : Il existe plusieurs types de facteurs pour comprendre ce phénomène, tels que le facteur génique et le phénomène du polymorphisme. Plusieurs mutations se trouvant au sein de nos gènes sont associées au risque d’être obèse. C’est la fonction de ces derniers dans notre cerveau qui est associée à un surpoids. Ces gènes favorisent des comportements qui peuvent engendrer une prise de poids, comme l’envie d’aliments gras et sucrés ou une disposition à la sédentarité et donc, moins de motivation à bouger

Q.L. : Les pilules pour maigrir, telles que Contrave, qui vient d’être acceptée sur le marché canadien, représentent-elles un danger pour la santé des consommateurs ?

S. F. : Elles peuvent être un danger, oui. Il peut exister des effets secondaires ainsi que des contre-indications. En effet, l’un des problèmes courants, avec la création d’une molécule qui va cibler le cerveau en diminuant l’appétit et l’envie, est qu’il est possible que notre envie t notre motivation en général soient diminuées. Il est important de bien suivre le patient tout au long de son traitement. L’individu doit faire attention quant aux possibles effets sur son humeur.

Q.L. : Y-a-t-il une urgence en ce qui concerne la proportion de personnes obèses au Canada ?

S. F. : Oui, il y a une urgence. Certes, le niveau n’est pas aussi élevé au Canada que dans d’autres pays, mais il reste tout de même alarmant. Ce n’est pas juste une question d’être obèse, il existe plusieurs risques associés à l’obésité tels que les cancers, les maladies cardiovasculaires ou les troubles d’humeur. Il y a une urgence également en termes d’impact sur la personne et sur sa qualité de vie.

Q.L. : Que préconiseriez-vous comme type d’alimentation pour lutter contre l’obésité ?

S. F. : Il est important de minimiser les acides gras saturés. On peut en manger, mais avec attention. La quantité de viande est également à réduire. Je préconise aussi une alimentation riche en légumes, de couleur foncée en particulier, car ces derniers sont riches en vitamines. Et surtout, il est essentiel d’éviter de se nourrir excessivement de sucres, notamment ceux combinés avec le gras.

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