Jeux de la science politique : refaire le monde en trois jours

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Par Jean-Philippe Hughes
mercredi 25 janvier 2017
Jeux de la science politique : refaire le monde en trois jours
Illustration : Adriane Paquin-Côté
Illustration : Adriane Paquin-Côté
L’UdeM a accueilli, pour la première fois, la 7e édition des Jeux de la science politique (JDSP) du 13 au 16 janvier. Une grand-messe politique au nom du réseautage et de la collégialité.
« Les [JDSP], c’est reconnu comme les jeux les plus sérieux, il y a beaucoup d’épreuves académiques. »
Hadrien Chénier-Marais, coorganisateur et étudiant à la maîtrise en science politique.

Plus de 150 étudiants de 7 universités québécoises – et de l’Université d’Ottawa – étaient réunis au Hall d’honneur du pavillon Roger-Gaudry pour le gala de clôture des JDSP. Alliant esprit, camaraderie et festivités, l’évènement annuel est couru des étudiants en science politique. Chaque délégation de 24 participants est divisée en sous-groupes qui s’affrontent dans leurs épreuves respectives afin d’amasser un maximum de points. Des études de cas préparées des mois à l’avance, des discours, des quiz, une entrevue, un débat et une joute de handball pour compléter le volet sportif figurent au programme des quatre journées des Jeux.

Entre jeu et formation

« Déplacer la capitale d’Ottawa vers Toronto », « Remplacer la feuille d’érable par l’épaulard sur l’Unifolié » et « Intégrer les îles Turques-et-Caïques à la Confédération canadienne ». Voilà les amendements constitutionnels qu’ont scandés les étudiants lors des discours de fermeture. L’édition de 2017 a été rehaussée par une nouvelle épreuve, la négociation constitutionnelle, qui a donné lieu aux propositions les plus farfelues. « On va se le dire, la science politique c’est un monde de geeks, lance l’étudiant à la maîtrise en relations industrielles Guillaume Plourde, qui coorganise la fin de semaine. Qu’est-ce que les geeks font de mieux que de se prouver à eux-mêmes qu’ils sont les meilleurs ? »

Conviviales et festives, les délégations ne négligent pas l’aspect compétitif du rendez-vous. « Les JDSP, c’est reconnu comme les jeux les plus sérieux, il y a beaucoup d’épreuves académiques », insiste le coorganisateur et étudiant à la maîtrise en sciencepolitique Hadrien Chénier-Marais. Les deux étudiants, déçus du degré de difficulté de la dernière édition, ont travaillé d’arrache-piedà rehausser le niveau.

Les étudiants de l’UdeM ont entrepris d’accueillir l’évènement après avoir terminé en deuxième position l’an dernier à Sherbrooke, des résultats qui ne sont pas passés inaperçus. « Les étudiants nous ont bien expliqué que les délégations qui gagnent sont celles qui reçoivent un appui logistique et pédagogique de la part des professeurs, admet le directeur du Département de science politique, Éric Montpetit. On a essayé de leur fournir le plus d’aide possible. L’année passée, nos étudiants ont très bien réussi, et il y a eu un sentiment de fierté chez les collègues. »

Selon Hadrien, un lien aussi fort entre les JDSP et le Département est inédit. « Vu que l’UdeM est arrivée deuxième l’an dernier, la mentalité a changé, souligne-t-il. Ils comprennent que c’est plus sérieux. » Le Département les a épaulés dans la réservation des locaux tandis que la Faculté des arts et des sciences (FAS) a couvert les frais de location.

Réseautage et plaisir

Les rendez-vous interuniversitaires sont l’occasion idéale d’élargir son réseau professionnel. L’étudiante au baccalauréat en science politique et participante de la délégation de l’UdeM Gabrielle Cournoyer en est à ses premiers Jeux. « Ça va être plus plaisant dans mon quotidien à l’Université après avoir rencontré des gens de l’UdeM, reconnaît celle qui souhaite répéter l’expérience l’an prochain. Ça permet de sortir de la routine. » Pour l’étudiante, les JDSP ne sont pas qu’une joute de culture générale, mais également une rencontre sociale. « On est en début de session, donc on n’a pas trop le stress de l’école, on peut faire la fête », résume Gabrielle.

Du Parlement jeunesse du Québec à la simulation des Nations Unies, la mise en application des sciences politiques est encouragée à l’UdeM. M. Montpetit se souvient de son passage au Parlement jeunesse et en encense les vertus. « Encore aujourd’hui, plusieurs de mes bons amis sont des gens que j’ai rencontrés là. » Au-delà du réseautage, l’étudiant bonifie son bagage universitaire. « Il n’y a pas juste les professeurs qui peuvent enseigner, les étudiants peuvent apprendre les uns des autres », estime le politologue.

Pour Guillaume, l’engouement d’une telle rencontre révèle la fierté partagée par ses confrères pour les sciences sociales. « Les études en politique ne sont pas vraiment valorisées au Québec, c’est bien de voir ça, croit-il. Les professeurs voient les étudiants se [dépasser] dans leur domaine. » Une saine rivalité entre les départements.

Recevoir les JDSP s’est avéré une tribune hors pair pour le recrutement aux cycles supérieurs. « Contactez-moi et nos professeurs si vous caressez le projet d’une maîtrise en science politique », a lancé le directeur du programme devant la foule au Hall d’honneur. L’Université d’Ottawa est sacrée championne de cette 7e édition des JDSP. Quant à l’équipe hôtesse des Jeux, elle conclut en quatrième position avec la sensation d’avoir contribué à une expérience unique et en constante évolution.

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