Quel temps fait-il ? Le 10 avril, 100ème jour de l’année

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Par Maud Mazaniello
mardi 7 avril 2015
Quel temps fait-il ? Le 10 avril, 100ème jour de l’année
Crédit photo : flickr.com/becosky
Crédit photo : flickr.com/becosky
Sujet sensible qui rythme notre manière de penser, le temps peut être représenté par une course contre la montre dans laquelle un lapin fou aux yeux globuleux rivés sur son horloge répète qu'il est l'heure de préparer les examens finaux. Pour d’autres, le temps peut ressembler à une espèce d’océan de livres et de recueils où chaque mouvement de vague serait finalement une page tournée, signe d’avancée.

Quelle que soit notre vision du temps, nous avançons et pensons à la cadence de celui-ci et, plus précisément, au rythme du calendrier universitaire.

L’année de notre calendrier grégorien fera retentir dans quelques jours les cents coups. Dans un monde où chaque minute compte, il est courant de faire l’état des lieux sur cette dimension temporelle qui ne nous laisse aucun répit.

À l’heure du bilan

À l’approche de la fin du premier tiers de 2015, on constate que ce début d’année est marqué par une masse d’événements – surmédiatisés ou, au contraire, passés (presque) sous silence – sur la scène internationale, notammenet les cas de la Grèce et ses élections, de Paris et Charlie Hebdo, de Boko Haram et ses attaques, et plus récemment de l’université de Garissa et son massacre. Sur la scène québécoise, on retrouve une panoplie de lois, de manifestations, de fêtes enneigées; mais surtout, ces cent premiers jours sont synonymes d’engagement. Engagement à tenir le coup souvent sur plusieurs fronts pour les étudiants, surtout à l’approche de la fin de session.

Au printemps, saison du renouveau, on peut se permettre de faire des changements, voire se réorienter et constater des détours utiles ou inutiles sur la route. Finalement, avoir le droit à l’erreur pour repartir de plus belle. Décidément, il faut « donner du temps au temps », comme l’avait conseillé Cervantes. Mais ne vous méprenez pas, le printemps et, par extension, l’été, ne sont pas synonymes de vacances ! Loin de là !

Le temps, c’est de l’argent

Société capitaliste oblige, cet adage met à l’honneur le dollar, qui donne plus de temps à certains ou au contraire en prend à d’autres. Le temps auquel nous sommes familiers est une invention qui a une valeur marchande indéniable et définit un grand nombre de paramètres dans la vie de chacun de manière différente. Dans ce sens, la représentation du temps est relative pour tout le monde, malgré son aspect « universel ». Et quand il s’agit de partager le temps entre deux activités déterminantes, les étudiants en connaissent un rayon. Entre le travail rémunéré qui sert au gain d’expériences et surtout à payer les études, le temps est précieux et sa bonne gestion devient la clé de la réussite.

Néanmoins, bien que nous puissions avoir la main dessus, le temps se gouverne et laisse ses empreintes. L’oubli est l’un de ces grands aboutissements. L’effet du temps sur les consciences est incontestable. Encore la semaine dernière au Nigeria, l’élection démocratique s’annonçait en faveur de l’ancien dictateur. Le temps fait distraction et la morale voudrait implanter le devoir de mémoire, un « je me souviens » global pour, justement, ne pas laisser les dossiers mis intentionnellement de côté s’accumuler dans la pile « sans importance », dans cette dynamique de mémento.  

 

D’humeur à jaser sur le temps ? Quelques lectures pour approfondir sa réflexion :

Avec le philosophe Henri Bergson « Essai sur les données immédiates de la conscience »

Une approche sociologique de Norbert Elias « Du temps »