Programmes méconnus

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Par Administrateur
mercredi 30 octobre 2013
Programmes méconnus
Le programme court en études de la mort à l'UQAM permet aux étudiants d'acquérir les compétences nécessaires pour accompagner les gens en fin de vie ou les endeuillés. (Crédit Photo: Pascal Dumont)
Le programme court en études de la mort à l'UQAM permet aux étudiants d'acquérir les compétences nécessaires pour accompagner les gens en fin de vie ou les endeuillés. (Crédit Photo: Pascal Dumont)

Vous vous êtes toujours demandé que pouvaient apprendre les étudiants au programme court en études sur la mort ou quels étaient les débouchés d’une maîtrise en littérature comparée. Quartier Libre vous fait découvrir des programmes d’études de l’UdeM et de l’UQAM.

Programme court en études sur la mort

Par Katy Larouche

(UQAM)

Qu’est-ce qu’on y étudie?

Le programme court en études sur la mort aborde de front un sujet délicat, parfois effrayant, mais qui frappe pourtant au quotidien. «Les étudiants savent qu’ils s’attaquent à un champ difficile, mais ils le font avec une grande ouverture d’esprit», estime la responsable du programme, Diane Laflamme. Pour accompagner des gens en fin de vie ou qui viennent de perdre un proche, il est utile de se familiariser avec les outils existants. Constituée de cinq cours dans des domaines aussi variés que l’anthropologie, la philosophie, les sciences de la religion et le droit, cette attestation de deuxième cycle aborde tous les aspects entourant la mort et le deuil. «Plusieurs étudiants travaillent déjà dans le milieu, ajoute Dianne Laflamme, également chargée de cours dans le programme depuis une dizaine d’années, Les échanges dans le cadre des séminaires leur permettent d’enrichir leur pratique.»

Nombre d’étudiants

Ils sont tout au plus 20 étudiants par année à entrer dans ce programme court, qui existe depuis près de 25 ans à l’UQAM. Les cours qu’il offre sont aussi ouverts aux étudiants de deuxième cycle en travail social et en sciences de la religion, qui peuvent en faire leur concentration.

Les débouchés

Le programme en études sur la mort se veut un complément pour les professionnels qui interagissent avec des personnes en fin de vie et leurs proches. «C’est une démarche pour aller plus loin dans la pratique», soutient Diane Laflamme. Les soins palliatifs, le travail social et l’accompagnement des endeuillés constituent les principaux domaines dans lesquels oeuvrent déjà les étudiants ou vers lesquels ils souhaitent se diriger. «Nous avons aussi des étudiants dans toutes les sphères», ajoute l’enseignante qui côtoie à la fois des médecins et des anthropologues dans ses salles de classe.

Témoignage d’un étudiant

Gaétan Desombre a complété l’année dernière le programme en études sur la mort. Avant de commencer les cours, il avait déjà les deux pieds dans le domaine en travaillant au Phare, un organisme qui offre des soins palliatifs aux enfants. «Presque tous les dirigeants au Phare avaient déjà suivi la formation à l’UQAM, se souvient le diplômé. C’est comme ça que j’ai découvert son existence.» L’approche multidisciplinaire des cours lui a permis, entre autres, de mieux comprendre le processus du deuil. «À force de parler de la mort, ça devient moins douloureux, ça libère une partie de l’angoisse», explique Gaétan. Il raconte avoir retiré des bénéfices autant personnels que professionnels de son parcours à l’UQAM. Ce qu’il retient surtout c’est que la mort demeure une étape bien mystérieuse. « Je suis maintenant plus humble face à la mort, affirme-t-il. En fait, ça m’a aidé à me rapprocher du vivant.»

 

Maîtrise en andragogie

Par Katy Larouche

(UdeM)

Qu’est-ce qu’on y étudie?

L’andragogie est un terme méconnu, mais sa signification touche directement les universitaires puisqu’il fait référence à l’éducation des adultes. À la maîtrise en sciences de l’éducation, option andragogie, les étudiants apprennent donc les techniques pédagogiques qui s’appliquent spécifiquement aux adultes. La recherche dans le domaine y occupe une place centrale. «Il faut tenter de comprendre comment l’adulte apprend, mais aussi quelles sont ses motivations à étudier », souligne le Directeur du département de psychopédagogie et d’andragogie, Francisco A. Loiola. Pour y arriver, M. Loiola ajoute qu’il faut toujours garder en vue «le vécu de l’adulte», une donnée variable, mais très précieuse.

Nombre d’étudiants

Ils sont bien peu à entamer la maîtrise en andragogie. Une douzaine d’étudiants par année tout au plus font leur entrée dans le programme.

Les débouchés

Bien que la maîtrise en andragogie soit considérée comme la voie d’accès normale au doctorat, la recherche n’est pas la seule option des diplômés. L’enseignement est l’une des possibilités qui s’offre à eux, que ce soit à travers la formation professionnelle ou même dans le milieu universitaire.

Selon M. Loiola, la notion de citoyenneté et l’intégration des immigrants prend une place grandissante dans le domaine. «Il faut se demander quelle est la bonne façon de faire pour les aider, d’autant plus que l’apprentissage occupe une place importante dans leur insertion sociale », soutient le directeur. Devant cette multiplication des défis à relever par les enseignants, les diplômés du programme ont aussi la possibilité de leur prêter main-forte en tant que conseillers pédagogiques. Ils accompagnent alors les enseignants dans les méthodes pédagogiques particulières à adopter avec leurs étudiants adultes.

Témoignage d’une étudiante

Bétina Eustache a complété un baccalauréat en sciences de l’éducation en Haïti avant d’entrer à la maîtrise en andragogie. «En général, je me présente comme une étudiante en éducation aux adultes, sinon personne ne comprend», plaisante-t-elle. L’étudiante, qui en est maintenant à sa dernière année, a entamé cette formation d’abord pour enseigner à l’université. Elle ne se voyait pas travailler avec des enfants ou des adolescents qui ont davantage besoin d’être motivés par leur professeur. «Les adultes font le choix d’être là, ils se motivent par eux-mêmes», croit-elle. En plus d’approfondir ses connaissances théoriques et pratiques, son parcours en andragogie lui a fait réaliser la multitude de possibilités qui s’offre à elle dans le domaine. «C’est un domaine vaste, il reste à trouver le créneau qui m’intéresse», soutient l’étudiante. Même si Bétina se questionne maintenant sur l’avenue qu’elle prendra lorsqu’elle recevra son diplôme, sa motivation demeure bien ancrée.

 

Maîtrise en littérature comparée

Par Ansou Kinty

(UdeM)

Qu’est-ce qu’on y étudie?

Contrairement à la maîtrise en littératures de langue française, dont le corpus est seulement francophone, la maîtrise en littérature comparée offre un corpus plus large. «La littérature comparée met l’accent sur l’étude d’une problématique à travers les littératures mondiales», précise la technicienne en gestion de dossiers étudiants du Département, Nathalie Beaufay. C’est pour cela qu’une connaissance d’au moins deux langues est requise pour faire ce diplôme. «La maîtrise en littérature comparée développe les capacités de réflexion interdisciplinaire critique, d’analyse et de synthèse de discours, commente la responsable du programme et professeur titulaire, Rodica-Livia Monnet. Celui-ci permet aussi de réfléchir sur des pratiques à la croisée de la littérature, des arts visuels, de la philosophie, de l’anthropologie, ainsi que des études cinématographiques et médiatiques.

Nombre d’étudiants

40 étudiants, y compris ceux qui se réinscrivent pour terminer leur mémoire, suivent des cours à la maîtrise en littérature comparée de l’UdeM à l’automne 2013. Ils viennent de disciplines diverses, telles que la philosophie, l’histoire de l’art ou encore les études littéraires de langue française. À ce jour, il n’existe pas de baccalauréat spécialisé en littérature comparée à l’UdeM, mais il existe deux baccalauréats bidisciplinaires : études cinématographiques et littérature comparée, ou philosophie et littérature comparée. Seules une majeure et une mineure s’offrent aux étudiants. L’obtention d’une majeure et d’une mineure permet d’avoir un baccalauréat par cumul dans cette discipline.

Les débouchés

Au terme de leur diplôme, les étudiants peuvent intégrer directement le marché du travail. «Le débouché naturel d’une maîtrise en littérature comparée, c’est l’enseignement du français au niveau collégial», explique Mme Beaufay. Cependant, les nouveaux diplômés peuvent aussi travailler dans les médias, en publicité, en traduction ou encore dans la fonction publique internationale. Leur diplôme en poche, les étudiants ont aussi le choix de poursuivre leurs études en thèse pour laquelle trois  spécialisations s’offrent à eux : littérature comparée et générale, théorie et épistémologie de la littérature, et études littéraires et intermédiales. Cependant, une connaissance de trois langues minimum est requise. «Plusieurs étudiants, qui viennent faire ici leur maîtrise, vont rester pour faire le doctorat», assure Mme Beaufay.

Témoignage d’un étudiant

Christian Giguère a fait un baccalauréat spécialisé en études françaises à l’UdeM. Un de ses cours complémentaires était donné par le département de littérature comparée. Ce cours l’a marqué. «J’ai découvert Franz Kafka, Louis-Ferdinand Céline, Fiodor Dostoïevski», se rappelle-t-il. Ensuite, il a fait une maîtrise en littérature comparée, puis un doctorat en littérature générale et comparée obtenu en 2007. À présent, il enseigne l’anglais langue seconde au Collège de Bois-de-Boulogne depuis 2008, la littérature anglaise à l’Université du Québec à Trois-Rivières depuis 2007, et la littérature comparée à l’UdeM depuis 2006.