Premier échange entre les militants étudiants pour le climat et François Legault

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Par Edouard Ampuy
mardi 28 mai 2019
Premier échange entre les militants étudiants pour le climat et François Legault
Les militants ont campé devant l'hôtel du premier ministre la fin de semaine dernière. (Crédit photo : Edouard Ampuy)
Les militants ont campé devant l'hôtel du premier ministre la fin de semaine dernière. (Crédit photo : Edouard Ampuy)
À l’issue du conseil général de la Coalition Avenir Québec (CAQ), qui s’est tenu sur le thème de l’environnement, le premier ministre François Legault a accepté de rencontrer à huis clos les porte-paroles des collectifs environnementaux étudiants. Les jeunes militants ont pu ouvrir une ligne de dialogue directe avec le chef du gouvernement.

Le co-porte-parole de La Planète s’invite à l’Université (LPSU), Louis Couillard, indique que cette première rencontre avec François Legault représente une belle victoire, qui démontre la force des jeunes.  

En compagnie des porte-paroles de Pour le futur Mtl (PFM) et de Devoir environnemental collectif, Louis a pu discuter en privé pendant une dizaine de minutes avec le premier ministre, qui leur a réitéré les mesures ambitieuses prises à la fin du conseil général.

François Legault promet notamment de réduire de 40 % la consommation de pétrole au Québec d’ici 2030. « Quand même, dans son discours, le 40 % de réduction de notre consommation de pétrole, c’est du concret », déclare Louis.  

Il explique que la discorde avec le chef du gouvernement se concentre sur leur définition divergente de « pragmatisme ». « Pour lui, le pragmatisme, ça demeure de faire moins pire” […], indique le co-porte-parole. Nous, les jeunes, nous allons continuer à lui rappeler que quand on regarde à une échelle plus large, avec les rapports qui sortent, c’est fini le pragmatisme à court terme, c’est du pragmatisme de notre situation est critique”. »

Cette rencontre ne s’est pas soldée par la promesse d’un autre rendez-vous de la part du premier ministre déplore Louis. « Mais le vase communicant est officiellement créé », rappelle-t-il.

Être pris au sérieux

Le co-porte-parole de LPSU est tout de même satisfait par l’attitude de François Legault, en comparaison avec celle des politiciens rencontrés en amont. « Je suis content, parce que c’était un dialogue, précise-t-il. Les autres politiciens essayent souvent de nous paternaliser. »

La veille, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, et le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, sont allés à la rencontre des manifestants. Le co-porte-parole de PFM, Albert Lalonde, dénonce l’attitude des ministres qui ne prennent pas les jeunes au sérieux. « Le ministre de l’Éducation nous dit continuez à vous faire entendre, raconte-t-il. C’est le fun de se faire entendre, mais on veut être écouté, là. »

Malgré la mobilisation intensive des étudiants pour l’environnement au cours des derniers mois, la co-porte-parole de LPSU, Léa Ilardo, doute de leur crédibilité auprès de la classe politique. « Dans les médias, on a une belle écoute […], mais à chaque fois, ce qu’il en ressort c’est : les jeunes ils sont mignons, explique-t-elle. On va plus facilement venir solliciter notre parole, mais ensuite, est-ce qu’elle est vraiment prise en compte ? Ça, j’en doute encore. »

Les revendications

Albert et Léa s’accordent à dire qu’il faut un changement de paradigme, de philosophie et une réorientation de l’échelle des priorités.

Dans leurs revendications, LPSU demande d’établir un programme d’éducation à l’écologie et de sensibilisation à la crise climatique, l’adoption d’une loi climatique qui respecte les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, et la transparence des institutions d’enseignements quant à leurs investissements dans les énergies fossiles et leurs émissions de carbone.