Plus d’équité dans le financement

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Par Pascale Langlois
lundi 5 février 2018
Plus d’équité dans le financement
La vice-présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Lauréanne Cauchy-Richer, rejoint les attentes de la Fédération des cégeps sur la nécessité de réinjecter de l'argent. (Crédit photo : Courtoisie Lauréanne Cauchy-Richer)
La vice-présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Lauréanne Cauchy-Richer, rejoint les attentes de la Fédération des cégeps sur la nécessité de réinjecter de l'argent. (Crédit photo : Courtoisie Lauréanne Cauchy-Richer)
Dans le cadre des consultations sur la révision du modèle d’allocation des ressources des cégeps, la Fédération des cégeps a défendu le 16 janvier dernier un mémoire pour présenter ses attentes.
Le modèle actuel a été adopté au début des années 1990. Il doit évoluer pour refléter la réalité d’aujourd’hui.
Kevin Chaput, Directeur des affaires matérielles à la Fédération des cégeps

Après avoir estimé les coupes budgétaires à 155 M$ entre 2011 et 2016*, les acteurs du milieu collégial travaillent avec le comité de révision du modèle d’allocation des ressources des cégeps.

Dans son mémoire comportant 27 attentes, la Fédération des cégeps exprime notamment son souhait d’un réinvestissement pour accomplir la mission des cégeps. « Comme nous avons de nouvelles obligations à remplir qui ne sont pas comptabilisées dans le financement, nous évaluons à 175 M$ le réinvestissement nécessaire à court terme, précise le directeur des affaires matérielles à la Fédération des cégeps, Kevin Chaput. Les compressions budgétaires ont amplifié les problèmes des cégeps. » Il poursuit en précisant que ces obligations sont d’ordre administratif, notamment envers la Régie du bâtiment.

Dans son mémoire, le regroupement des 48 collèges publics du Québec précise que les étudiants ont changé leurs habitudes. Selon eux, une plus forte proportion d’élèves étudient aujourd’hui à temps partiel, diminuant ainsi les revenus des cégeps. « Le modèle actuel a été adopté au début des années 1990, explique M. Chaput. Il doit évoluer pour refléter la réalité d’aujourd’hui. »

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) présente elle aussi un mémoire constitué de 40 recommandations. « Nous sommes d’accord avec la Fédération des cégeps sur la nécessité de réinjecter de l’argent dans le réseau collégial, affirme la vice-présidente de la FECQ, Lauréanne Cauchy-Richer. Mais, nous avons décidé d’aller plus loin en demandant un financement de 83,5 M$ sur trois volets : les allocations fixes, les allocations pour les activités pédagogiques et celles pour les étudiants de première génération, ceux dont les parents n’ont pas fait d’études collégiales. » Lauréanne conclut que l’argent doit être accompagné d’un changement de gestion pour faire une différence dans le réseau des cégeps.

Du côté de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le vice-président, Mario Beauchemin, insiste aussi sur la nécessité de réinvestir dans le réseau des cégeps. « En plus des engagements de 77 M$ du gouvernement, il faut ajouter 48 M$ par année, affirme-t-il. Tout comme la Fédération des cégeps, on croit qu’il faut assurer les revenus des petits cégeps et des cégeps en région. On doit aussi stabiliser le personnel de soutien qui a été très affecté par les compressions. »

M. Chaput admet que les 27 recommandations ne seront peut-être pas acceptées en bloc, mais qu’un équilibre doit être atteint et maintenu afin que les cégeps puissent accompagner les étudiants dans leur formation. Les rencontres entre les différentes parties se déroulent jusqu’au 9 février prochain.


* Le Devoir, 16 mars 2016, «Compressions et déficits»