Plein de nouveautés au FNC

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Par Louis-Philip Pontbriand
jeudi 17 octobre 2019
Plein de nouveautés au FNC
Zoé Protat, directrice de la programmation du FNC, a fait son bac et sa maîtrise en cinéma à l'UdeM. Elle a aussi été directrice culturelle à la radio étudiante CISM, de 2013 à 2018. Crédit : Jacob Côté
Zoé Protat, directrice de la programmation du FNC, a fait son bac et sa maîtrise en cinéma à l'UdeM. Elle a aussi été directrice culturelle à la radio étudiante CISM, de 2013 à 2018. Crédit : Jacob Côté
Le Festival du nouveau cinéma (FNC) met à l’affiche jusqu’à dimanche des dizaines de films dans diverses salles montréalaises. L’évènement propose des premières québécoises et met de l’avant les nouveautés cinématographiques et les réalisateurs émergents. Trois étudiantes en cinéma de l’UdeM ont pu y présenter le 15 octobre leur toute première réalisation, le court métrage Québec jam.

« J’aime partager ma passion pour les œuvres, affirme d’emblée la directrice de programmation du FNC, Zoé Protat. J’aime avoir des coups de foudre et faire découvrir au public des films qu’il ne connaît pas. » Mme Protat précise que si chaque édition du festival ne possède pas de thème central, on y retrouve néanmoins ce qu’elle appelle des fils rouges, qui orientent la sélection de films. « Le cinéma féministe est un fil rouge qui traverse toute la programmation cette année, explique-t-elle. Je parle là du contenu des films, peu importe qu’ils soient réalisés par des hommes ou des femmes. » Elle ajoute que l’environnement est un autre thème très présent dans la sélection de cette année.

Mme Protat, qui occupe ce poste à temps plein depuis janvier 2019, affirme qu’elle met l’accent sur la découverte de réalisateurs émergents plutôt que sur ce qu’elle appelle la « frénésie » des gros titres de réalisateurs dont la réputation n’est plus à faire. « Dès qu’un film est une première ou deuxième réalisation, j’y accorde toujours plus d’importance », mentionne-t-elle.

Des étudiantes de l’UdeM au festival

Des étudiantes en cinéma de l’UdeM, Rodlyne Jean, Anne Lévesque et Jade Mathieu, y ont présenté mardi leur tout premier court métrage, Québec jam, une analyse sociologique de soirées où chacun apporte son instrument et se joint à un groupe afin d’improviser des morceaux. Lors d’une telle soirée, l’équipe a fait la connaissance d’un jeune musicien mexicain, Enrique Guzmán, qui dit n’avoir jamais quitté la région de Montréal depuis qu’il est arrivé au pays il y a plus d’un an.

Les cinéastes ont donc invité leur nouvel ami à voyager avec elles jusqu’à Tadoussac afin de participer à d’autres jams en région et de les documenter. « La communauté de jam est super présente à Tadoussac, en été comme en hiver, raconte Anne. Le soir même de notre arrivée, on était en train de faire un jam improvisé dans une cage d’escalier de notre auberge. » Alors que l’équipe craignait de rencontrer le racisme – ou du moins l’intolérance – sur sa route, l’étudiante affirme avoir plutôt observé l’effet inverse. « On a découvert que la musique est un langage universel qui rapproche les gens, peu importe leurs différences et où ils se trouvent », observe-t-elle.

 

La réalisatrice étudiante Anne Lévesque a passé un an à fréquenter des jams musicaux, en compagnie de ses coréalisatrices. Crédit : Louis-Philip Pontbriand

La réalisatrice étudiante Anne Lévesque a passé un an à fréquenter des jams musicaux, à Montréal et ailleurs, en compagnie des autres coréalisatrices de Québec jam. Crédit : L-P. Pontbriand

 

Les étudiantes ont produit leur film dans le cadre du cours Projet dirigé, enseigné par le professeur du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’UdeM Frédéric Dallaire-Tremblay. Parmi les autres films produits par la cohorte, celui-ci a choisi leur film pour représenter l’Université au FNC, qui l’a donc inclus dans son volet Rencontres pancanadiennes du cinéma étudiant (RPCE). « Il y a une grande authenticité qui se dégage du projet, observe M. Dallaire-Tremblay. Il est représentatif d’une tradition du cinéma québécois, le cinéma direct : on a une petite équipe de tournage, et l’écriture cinématographique se raffine au fur et à mesure du projet. On trouvait intéressant de présenter au FNC ce type de cinéma là. »

Bien que Québec jam n’ait pas remporté de prix au volet RPCE, Anne et ses coéquipières se disent très satisfaites de leur passage au festival, et estiment que celui-ci est de bon augure pour leur début de carrière cinématographique. « On n’a rien gagné, mais on est très contentes d’avoir pu participer au FNC avec le premier film qu’on a réalisé, se réjouit-elle. C’est motivant pour la suite ! »

Sortir des sentiers battus

Dimanche et lundi derniers, le FNC a présenté Sorry we missed you, le plus récent film du réalisateur anglais Ken Loach, double lauréat de la Palme d’or au Festival de Cannes. Le festival présente également ce soir le film Parasite, du réalisateur coréen Bong Joon-Ho, gagnant de la Palme d’or cette année. Mme Protat incite toutefois les cinéphiles à regarder au-delà des « gros » titres du festival. « Prends des risques, exhorte-t-elle. Entre dans une salle parce que le titre ou l’affiche d’un film t’interpelle. Vas-y : il y a neuf chances sur dix que tu en tombes amoureux. »

Le FNC se poursuit jusqu’au 20 octobre. Des billets sont proposés au coût de 10 $ par séance, sur présentation de la carte étudiante.

 

Zoé Protat au dévoilement de la programmation du FNC, le 1 octobre. Crédit : L-P Pontbriand

Zoé Protat a dévoilé la programmation du FNC, le 1 octobre au QG du festival. Crédit : L-P Pontbriand