Plants and Animals : La fin des classes

icone Culture
Par Lea.Chebli
mardi 6 mars 2012
Plants and Animals : La fin des classes

Plants and Animals a retenu l’attention de la presse indépendante internationale en 2008 avec son premier album, Parc Avenue. Le guitariste Nicolas Basque relate le parcours des membres du groupe, de leur rencontre à l’Université Concordia à la parution de leur troisième album, The End of That, qui sera lancé le 10 mars prochain au Cabaret du Mile-End.

Le trio indie rock Plants and Animals a enregistré son nouvel album au studio mythique français La Frette. (Crédit photo : Jamie Leblanc)

Le son de ce troisième album est épuré, moins dense que les deux précédents. Il comporte encore un peu d’expérimentation sonore, mais également beaucoup de compositions acoustiques sans artifice. «On a trouvé quelque chose qui nous plaît, avec lequel on a le goût de continuer à travailler », affirme Nicolas Basque, rejoint par téléphone à Montréal. Le nouvel album a été enregistré près de la Seine, en banlieue de Paris, au studio La Frette, qui a déjà accueilli d’autres artistes canadiens tels que Feist et Karkwa.

Le choix du studio s’est imposé de lui-même. Plants and Animals connaissait le propriétaire et y avait déjà enregistré quelques chansons de son deuxième album, La La Land. Le groupe a vécu dans le studio tout au long de l’enregistrement. Ce contexte clos a forcé chacun des membres à émettre ses craintes et ses désirs au sujet de l’album, selon Nicolas Basque. «Ça nous a rapprochés, nous communiquons mieux ensemble, raconte-t-il. Nous avions des délais serrés, et c’était parfois stressant. Ça n’a pas été facile de se concentrer uniquement sur la musique. C’était difficile d’avoir de la distance par rapport à nos chansons, mais l’expérience a été exceptionnelle.»

C’est surtout l’équipe de La Frette qui a eu une influence sur l’album et non le lieu. «Si le manoir avait été au Texas avec les mêmes gens, ça aurait donné le même album. Nous avions déjà écrit toutes les chansons à Montréal.» Ensemble depuis maintenant dix ans, Nicolas Basque, Matthew Woodley et Warren Spicer se sont rencontrés alors qu’ils étudiaient en musique électro-acoustique à l’Université Concordia. «Ça m’a appris la façon d’écouter la musique », explique Nicolas Basque. Il considère ce programme comme formateur puisque les cours de solfège, de composition et d’écoute lui ont apporté une perspective axée sur la composition et l’analyse.

En revanche, il ne trouve pas que ces études soient un prérequis pour percer dans le monde de la musique. «Ça peut être un atout, mais ce n’est certainement pas une nécessité. Il n’y pas un background meilleur qu’un autre, dit-il. Il y a des compositeurs exceptionnels qui n’ont jamais suivi de formation universitaire.»

Expériences formatrices

Pour le guitariste, ses expériences les plus formatrices ont été acquises en jouant avec son instrument. « J’ai passé beaucoup de temps au cégep et à l’université à m’exercer. Des fois, je passais huit heures par jour à perfectionner mon jeu de guitare.» À Concordia, l’autre guitariste Warren Spicer et lui jouaient de la guitare en dehors des classes et interprétaient les compositions de chacun.

L’ouverture des professeurs aux différentes approches musicales et le fait de côtoyer quotidiennement des musiciens ont eu une influence sur le trio. « Il y a certaines textures qu’on met en relief dans nos compositions et qui sont tributaires de notre passage à l’université, croit Nicolas Basque. On a développé une profondeur musicale. » Plus encore, ces études ont permis au groupe de bien maîtriser les différentes étapes de la production d’un album.

Plants and Animals entame sa tournée canadienne au mois de mars. Une tournée américaine suivra, en plus d’un arrêt au festival South by South West. Un nouveau musicien partira en tournée avec eux. Ami de longue date du groupe, Éric Dugras jouera de la basse et viendra ajouter un peu de groove aux chansons, selon Nicolas Basque. « On a fait une minitournée dans les Maritimes avec lui, et beaucoup de gens nous ont dit qu’il avait l’air de toujours avoir été dans le groupe», relate le guitariste. Fier du travail accompli malgré la rude expérience française, le groupe travaille déjà à de nouvelles chansons. «Pas question de prendre de congé de trois mois après une tournée. On est prêts à aller en studio trois jours après.»

Le 10 mars 2011 au Cabaret du Mile-End, 5240, avenue du Parc