Paroles de championnes

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Par Raoul Villeroy de Galhau
lundi 11 avril 2016
Paroles de championnes
Laurence Beaulieu, seule capitaine à bord. Crédit: Sarah Bouchaib
Laurence Beaulieu, seule capitaine à bord. Crédit: Sarah Bouchaib
Les Carabins ont remporté le 20 mars dernier un deuxième championnat canadien de hockey féminin, face aux Thunderbirds de UBC. Deux semaines plus tard, l’équipe a pu prendre conscience de son exploit et le mettre en perspective avec leur première victoire en 2013.

Quartier Libre : Comment compares-tu ce titre avec le premier remporté par les Carabins en 2013 ?

Laurence Beaulieu : En 2013, on n’avait pas le même statut. De défaire McGill en finale provinciale, ce n’était pas un miracle, mais presque ! On ne les avait pas battues une seule fois dans l’année, alors les battre deux fois… Mais on a réussi. Et on est devenues championnes un peu malgré notre statut d’aspirantes. Cette année, en revanche, on était attendues. Si on avait perdu avant d’arriver en finale, ça aurait été une déception.

Q.L. : Resentez-vous plus de pression sur la patinoire ?

L.B. : On voit qu’il y a plus de médias qui nous suivent déjà. Mais les vétérans de l’équipe ont pris les choses en main, notre coach Isabelle Leclaire calme le jeu aussi pour nous rappeler de rester concentrées. Elle-même a appris à nous connaître au fur et à mesure des années, donc elle sait mieux nous gérer personnellement.

Q.L. : Que devrez-vous faire pour avoir une année 2016-2017 aussi réussie ?

L.B. : Notre erreur en 2014, c’était d’avoir voulu répéter le schéma de la saison 2013 qui avait été victorieuse. Alors qu’il y a un effectif différent, des nouvelles joueuses, des vétérans qui s’en vont. Donc tu ne peux pas refaire comme l’année d’avant. Mais c’est ça qui est intéressant, amener des recrues à donner le meilleur d’elles-mêmes pour arriver au plus haut niveau.

Q.L. : L’an prochain, tu seras l’unique capitaine de l’équipe, après avoir partagé ce rôle avec Marion Allemoz. Comment abordes-tu cela?

L. B : C’était intéressant pour moi de partager ça avec Marion parce qu’elle est également capitaine de l’équipe de France, ce n’est pas rien. Et d’avoir un bagage de deux ans en tant que capitaine ça me permet de mieux apprivoiser mon rôle, de mieux savoir comment gérer les choses. Donc je suis sûre que ça va être passionnant.

Q.L. : Alexandra, à peine arrivée chez les Carabins, tu es déjà championne du Canada. Comment perçois-tu ton choix?

Alexandra Labelle : J’avais, de toute façon, très envie de faire partie de cette équipe. Je me suis retrouvée dans ses valeurs sportives, ses valeurs familiales. Et puis je me suis facilement adaptée parce que j’ai été bien accueillie par les autres joueuses. Donc, gagner un titre national en plus, c’est vraiment le fun.

Q.L. : Pourtant, après quatre défaites d’affilée en début de saison, tu aurais pu avoir des doutes…

A.L. : Ça ne m’a jamais traversé l’esprit, non. Je savais qu’on valait mieux que nos résultats parce qu’on travaillait toutes très fort, on a juste joué de malchance. L’effet que ça a eu sur moi, c’est de me motiver encore plus à l’entraînement et sur la patinoire. Et ça a fini par payer.

Q. L. : Venir chez les Carabins, une des meilleures équipes au Canada, c’est un défi?

A.L. : Je savais en arrivant qu’elles avaient un très bon effectif. Mais ça n’a jamais été une source de pression pour moi ni pour l’équipe d’ailleurs. Oui, on était attendues, mais notre objectif, ça a toujours été de gagner donc on n’a pas fui non plus ce statut de favorites.

Q.L. : Était-ce ta première expérience à un autre niveau de compétition?

A.L. : Non, j’ai déjà pu participer aux championnats du monde U18 avec Hockey Canada et j’ai fait des camps d’entraînement avec les U22. Mon objectif, ça serait de réussir à participer aux Olympiques une fois avec l’équipe senior. J’ai encore deux ans chez les U22 mais après ce serait vraiment mon rêve de faire les JO.

Q.L. : Que devrez-vous faire pour performer aussi bien l’an prochain ?

A.L. : Notre point fort, c’était notre attitude positive. Même après quatre défaites, on continuait à y croire, à se motiver pour aller gagner. C’est ça qui a fait notre force cette année et c’est ce qui peut nous porter encore l’année prochaine.