Par amour des mots

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Par Sonia Boujamaa
vendredi 24 avril 2015
Par amour des mots
Chloé confie avoir toujours lu des livres de façon maladive.
Chloé confie avoir toujours lu des livres de façon maladive.
Le Prix Robert-Cliche récompense la relève de la littérature québécoise, et plus précisément un premier roman. Cette année, la doctorante en littérature à l’UdeM Chloé Savoie-Bernard fait partie du comité de présélection. Les trois livres retenus seront dévoilés à la fin du mois d’avril.
« C’est sûr qu’on essaie de trouver une voix originale, qui se vend bien. Il faut aussi que ce soit un roman qui ne demande pas trop de travail à l’édition car il doit être publié assez rapidement. »
Chloé Savoie-Bernard, Étudiante au doctorat en littérature à l’UdeM

En collaboration avec Caroline Poliquin

« Je fais partie d’une équipe et nos choix sont remis ensuite à un jury qui déterminera le grand gagnant , déclare Chloé. Ce n’est pas à nous que revient le choix final, et encore moins à moi en particulier. Nous faisons le défrichage ! ». Selon la doctorante, il s’agit d’un travail d’équipe qui rend le jugement plus efficace.

Le Prix Robert-Cliche propose à des Québécois âgés de plus de 18 ans de soumettre leurs écrits anonymement afin de courir la chance d’être publiés et de recevoir une bourse de 10 000 dollars. Chloé a été choisie pour faire partie du comité de présélection en raison de son expertise en littérature. « J’ai toujours beaucoup lu, un peu maladivement, explique Chloé. J’ai compris très vite que ça me remplissait, que la littérature était à la fois une manière de mettre le monde à distance et d’être en plein dedans. »

Il y a un mois, Chloé publiait son premier livre intitulé Royaume scotch tape. Dans ce recueil de poésie, elle met de l’avant la filiation, l’avortement et l’amitié entre femmes dans un langage poétique. « Mon parti pris dans l’écriture est d’appuyer là où ça fait mal », explique-t-elle.

Chloé assure être la plus ouverte possible face aux manuscrits reçus. « J’essaie de ne pas uniquement penser en fonction de mes goûts personnels, mais de chercher des styles singuliers », dit-elle.

L’évaluation des romans passe par certains critères. « C’est sûr qu’on essaie de trouver une voix originale, qui se vend bien, assure Chloé. Il faut aussi que ce soit un roman qui ne demande pas trop de travail à l’édition car il doit être publié assez rapidement. »

Afin de ne pas influencer la décision finale, les participants au concours sont anonymes. Parmi eux, un étudiant au baccalauréat en littérature à l’UdeM a tenté sa chance en envoyant son premier roman. Nous préservons ici son anonymat en raison du règlement du concours. « Le prix Robert-Cliche est pour moi une première, déclare-t-il . Auparavant, j’écrivais pour moi ou dans le cadre de mes cours. Ce concours m’offre une occasion de sortir mon manuscrit de mon appartement et de le confronter au monde littéraire. »

Selon la professeure au Département des littératures de langue française Elisabeth Nardout-Lafarge, gagner ce concours représente un véritable tremplin pour le gagnant. « Quand je juge un livre, c’est sur la qualité de la langue, qui doit être irréprochable », affirme-t-elle. Mme Nardout-Lafarge conseille toutefois aux candidats de ne pas adapter leurs textes pour la prochaine édition du concours. « Écrire est une démarche personnelle, les candidats doivent rester eux-mêmes ! » souligne-t-elle.

Le jury sélectionnera le grand gagnant à la fin mai.