Œuvre hypnotique

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Par Marty Daoust
vendredi 4 octobre 2019
Œuvre hypnotique
Les danseuses représentent, à travers des mouvements dissociés, trois temporalités rythmiques différentes (Crédit Jacob Côté).
Les danseuses représentent, à travers des mouvements dissociés, trois temporalités rythmiques différentes (Crédit Jacob Côté).
Des étudiants de l’UdeM ont participé aux annuelles Danses buissonnières de l’organisme Tangente du 26 au 29 septembre dernier, dans l’édifice Wilder. Ce spectacle est l’occasion pour des danseurs contemporains de partager leurs créations. L’étudiante au certificat en musique et arts de l’UdeM Stefania Skoryna nous a fait découvrir sa chorégraphie dans la pièce Ellipses : une création où la gestuelle est en profonde relation avec la musique.

Ellipses est un projet multidisciplinaire qui a pris forme dans le cadre du séminaire Composer et interpréter la musique pour la danse, organisé par l’UdeM durant la session d’automne 2018. D’après la chorégraphe et diplômée de l’école de danse contemporaine Stefania Skoryna, c’est au cours de cette réunion entre chorégraphes, compositeurs et interprètes que l’équipe s’est formée.

« C’est un vrai travail de symbiose, affirme-t-elle. Tu dois t’adapter à chaque personne. » Elle fut heureuse d’être sélectionnée par l’organisme de danse contemporaine Tangente en avril dernier. « C’est un travail auquel je crois, il n’y a pas plus Stefania que ça », poursuit la chorégraphe.

Processus de création

C’est en trouvant des similitudes dans la sensibilité musicale des membres que le compositeur d’Ellipses, Olivier Alary, eut l’idée d’utiliser un ostinato, à savoir la répétition d’une formule rythmique ou mélodique, pour structurer la pièce.

C’est à partir de cette idée que Stefania a vu émerger l’essence de son œuvre. « J’ai écouté Olivier en studio et j’ai tout de suite eu l’image d’un rond, explique-t-elle. Comme un cercle qui tourne et se défait au fur et à mesure. » Après une première ébauche interprétée par le musicien au doctorat en musicologie option interprétation d’alto à l’UdeM Victor de Coninck, les idées brutes de la chorégraphie sont venues par improvisation. Le processus de création s’est ainsi déroulé activement pendant deux mois dans un studio d’enregistrement et dans un studio de danse, tous les deux situés à Montréal.

D’abord unies au centre de la scène par des mouvements elliptiques et un état d’unisson musical, les danseuses se détachent ensuite pour proposer leur propre solo mélodique. Celles-ci sont jumelées à des voix qui prennent différentes vitesses.

Jeu de mouvements

L’altiste explique avoir dû interpréter trois partitions complexes au rythme effréné, qui ont par la suite été superposées. « Il y a quatre notes pour chacun des temps, indique Victor. C’est un jeu d’images et de couleurs. » La pièce a évolué graduellement en dualité mouvement-musique. Olivier et Stefania ont respectivement élaboré une série de motifs et de mouvements circulaires pour l’accompagner.

La pièce Ellipses a été sélectionnée parmi une quarantaine de projets soumis par un jury composé de cinq chorégraphes (Claudia Chan Tak, Alexandra « Spicey » Landé, Sébastien Provencher, Anne-Flore de Rochambeau, Jessica Serli) associés aux producteurs de Tangente. Tangente présente plusieurs programmations à l’année à l’Espace danse de l’édifice Wilder, dont la « 3e Biennale du festival Altérité, pas à pas ! » du 10 au 20 octobre.