Objectif NFL

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Par Etienne Galarneau
vendredi 19 janvier 2018
Objectif NFL
Regis Cibasu (Photo : Benjamin Parinaud)
Regis Cibasu (Photo : Benjamin Parinaud)
Le receveur des Carabins Régis Cibasu fait partie de l’alignement de la East-West Shrine Game, un match des étoiles qui se déroule à St. Petersburg en Floride le 20 janvier prochain. Cette présence constitue une première pour un joueur de l’UdeM et une nouvelle ouverture vers la Ligue nationale de football (NFL) pour les athlètes formés au Québec.
Tous les joueurs que je connais qui sont repêchés dans la Ligue canadienne sont heureux. Ils sont quand même payés pour jouer au football.
Félix Ménard-Brière, Botteur pour les Carabins

D’après l’entraîneur-chef de l’équipe de football des Carabins, Danny Maciocia, il s’agit d’une nouvelle importante pour le sport étudiant, mais aussi pour l’Université. « Ça montre que le programme est en santé, qu’il y a beaucoup d’action, explique-t-il. Ça veut dire aussi que les joueurs font du bon boulot et que le calibre est bon au Québec. »

Si Régis est le premier joueur des Carabins à se joindre à ce match annuel, il n’est pas le premier footballeur formé dans une université québécoise à y participer. Dans le cadre de cet affrontement, l’ancien garde des Redmen de McGill, Laurent Duvernay-Tardif, a été repéré par des recruteurs. Il joue au même poste au sein des Chiefs de Kansas City depuis 2014. « Il y en a de plus en plus qui reconnaissent ce qu’on fait au Québec. Quand on regarde Laurent et Anthony Auclair [NDLR : ailier du Rouge et Or de l’Université Laval, recruté en 2017 par les Buccaneers de Tampa Bay], ils ont ouvert la porte à plusieurs joueurs qui jouent au Québec et qui réalisent qu’ils n’ont pas besoin d’aller aux États-Unis pour avoir une opportunité de jouer dans la Ligue nationale », exprime l’entraîneur-chef.

Selon le botteur Félix Ménard-Brière, qui a participé au mini-camp des Giants de New York au printemps 2017 ainsi qu’au National Bowl de Daytona au mois de décembre dernier, ces cas ont eu une importance pour les joueurs du Québec. « C’est sûr que quand [Laurent Duvernay-Tardif] a fait son entrée là-bas, issu du parcours scolaire québécois, ça a été un grand “plus” pour nous, explique-t-il. Avant, il y en avait des Québécois et des Canadiens, mais ils passaient par des universités américaines pour se développer avec eux. C’est ce qui a été le plus encourageant pour nous qui avons décidé de rester ici. »

Le receveur Regis Cibasu a attrapé 145 passes, un record d’équipe au cours de ses quatre années avec les Carabins. (Photo : Benjamin Parinaud)

Le receveur Regis Cibasu a attrapé 145 passes, un record d’équipe au cours de ses quatre années avec les Carabins.
(Photo : Benjamin Parinaud)

 

Le rêve américain

Régis Cibasu a toujours rêvé de jouer dans la NFL, bien qu’au moment de commencer sa carrière universitaire, les athlètes formés au Québec y faisaient tout juste leur entrée. « Je pensais que je pouvais le faire, il fallait juste que j’y mette le travail », assure-t-il. Il est prêt à se joindre à n’importe quelle équipe qui le remarquera lors de son match auprès des joueurs de collèges américains.

Après son expérience auprès des joueurs d’élite états-uniens au mini-camp des Giants, Félix a été repêché en mai par les Blue Bombers de Winnipeg, qui compétitionnent dans la Ligue canadienne de football (LCF). Son expérience avec l’équipe s’est terminée au courant du mois de juin. « Je pense qu’il y a ce rêve-là parce que la NFL étant ce qu’elle est, on veut toujours aller le plus haut possible et embarquer dans cet univers, mais la Ligue canadienne, c’est très bien aussi, estime-t-il. Tous les joueurs que je connais qui sont repêchés dans la Ligue canadienne sont heureux et c’est un rêve qui est réalisé pour eux aussi. Ils sont quand même payés pour jouer au football. Même si le chèque est moins gros, ça te rend heureux ! »

Une vision proactive

Pour l’entraîneur Maciocia, l’intérêt des recruteurs états-uniens pour les joueurs québécois n’est pas surprenant. Il estime, pour sa part, que la mentalité des Carabins est la même depuis son arrivée en poste en 2010, après avoir oeuvré dans la LCF. « On a amené cette mentalité depuis les sept dernières années, affirme-t-il. Ça a changé un peu la culture et la manière de travailler. Une de nos thématiques, ici, c’est l’idée d’être compétitif tous les jours, autant sur le terrain qu’à l’extérieur. » M. Maciocia croit que les recruteurs sont de plus en plus conscients du type d’encadrement offert dans les milieux québécois. Il veut continuer à pousser son équipe à être la meilleure et à faire en sorte que les joueurs soient curieux de savoir jusqu’où leur jeu peut les mener.


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