« On fait 80 % de la tâche d’un psychologue », lance la représentante de l’Association des doctorants en psychologie de l’Université de Sherbrooke (UdeS), Raphaëlle Paradis-Lavallée. Une tâche qu’ils doivent remplir pendant 1 600 heures. Seulement, les 250 bourses allouées par le gouvernement ne sont pas suffisantes pour offrir une compensation financière à tous les futurs psychologues, qui, selon elle, n’ont pas la possibilité d’occuper un emploi durant leur stage.
À l’UdeS, l’administration compte sur le désistement volontaire de certains stagiaires pour pallier le manque de bourses. Autrement, elle procédera à un tirage au sort. « Il reste seulement 13,5 bourses disponibles pour l’année prochaine pour un potentiel d’environ 30 personnes qui pourraient les demander », s’inquiète Raphaëlle.
Selon la présidente de la Fédération interuniversitaire des doctorants en psychologie (FIDEP), Camille Plaisance, il ne s’agit pas d’un problème isolé. À l’Université Laval, le nombre de bourses manquantes pourrait s’élever à plus de vingt. Les doctorants en psychologie de l’Université du Québec à Chicoutimi et de l’Université du Québec à Trois Rivières accusent également le manque de bourses à venir.
250 bourses par année pour 265 stagiaires jusqu’en 2020
En 2016, lors du calcul de la quantité d’enveloppes de 25 000 $ à offrir aux futurs psychologues, le gouvernement a étudié les recommandations d’un rapport évaluant le nombre de doctorants annuels à 265. Le nombre de bourses admises à l’automne 2017 n’a cependant été que de 250.
L’écart entre boursiers et bourses se creuse, selon la vice-rectrice aux études de l’UdeS, Christine Udon. « Il y a plus d’étudiants admissibles que ce qui avait été calculé au départ par le ministère, en fonction de l’historique, précise-t-elle. On peut imaginer aussi qu’il y a des étudiants qui ont décidé d’aller faire leur internat en plus grand nombre dans les milieux admissibles par rapport à ce qui se faisait dans les années où il n’y avait pas de bourses. »
Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur va réévaluer le programme de compensation financière en septembre 2020.