New-York à l’UdeM

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Par Bastien Potereau
mardi 15 janvier 2013
New-York à l'UdeM
Le Hall d'honneur du pavillon Roger-Gaudry. Gracieuseté: Université de Montréal
Le Hall d'honneur du pavillon Roger-Gaudry. Gracieuseté: Université de Montréal

Le pavillon Roger-Gaudry s’est transformé en gare new-yorkaise à l’occasion du tournage du film Sur la route. La sortie en salle de l’adaptation cinématographique du roman culte de Jack Kerouac réalisée par Walter Salles aura lieu le 18 janvier prochain.

 

Oeuvre de l’architecte Ernest Cormier, le Hall d’honneur du pavillon Roger-Gaudry est de style Art déco et possède un plan très traditionnel. « Son très large espace empreint de symétrie avec de grandes colonnes est parfait pour le cinéma», explique le professeur et chercheur en architecture à l’UdeM, Jacques Lachapelle. La conception du hall offre de nombreuses possibilités.«Cormier a utilisé une architecture moderne, générique, ajoute le professeur. C’est une grande salle, mais elle est très épurée. »

« Le Hall d’honneur est souvent utilisé dans des films. On y a tourné Confessions of a Dangerous Mind, de George Clooney, en 2002, se souvient-il. Pendant une semaine, le Hall d’honneur a été transformé en siège social de la CBS à New York et l’amphithéâtre Ernest-Cormier est devenu une salle de cinéma des années 1950.»

Il est possible d’apercevoir dans le film l’extérieur du pavillon Roger- Gaudry. Les comédiens Sam Riley et Garrett Hedlund, qui jouent respectivement les rôles de Sal Paradise et de Dean Moriarty, attendent le bus devant l’escalier principal. Un escalier extérieur comme celui-ci paraît inadapté à une gare. Selon M. Lachapelle, la raison de ce choix est plutôt de nature technique.

« L’espace devant le pavillon permet de tourner avec un bus par exemple, alors que c’est impossible dans d’autres lieux de Montréal comme la gare Windsor, observe-t-il. La gare Jean-Talon, quant à elle, ne correspond pas à l’architecture recherchée par le réalisateur. »

Un choix économique

Il existe de nombreux avantages pour les entreprises de production internationales de tourner à Montréal. Selon Jacques Lachapelle, c’est avant tout un choix financier. «La Ville de Montréal incite les entreprises à venir tourner ici, car on peut faire ressembler la ville à beaucoup d’endroits, explique-t-il. Il y a aussi moins de coûts que de tourner directement à New York.» Plusieurs scènes de Sur la route ont été tournées dans le Vieux-Montréal .

On reconnaît les rues lorsque les protagonistes se baladent dans ce qui est censé être le New York des années 1950, et la devanture de l’Édifice des Douanes a servi à représenter la gare de San Francisco. La titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine bâti, Christina Cameron, appuie cette utilisation des lieux historiques. « Cela leur donne une visibilité et contribue au développement durable en leur donnant une fonction communautaire. »

 

Un roman phare

L’histoire de Sur la route se situe dans les années 1940-1950 et relate le parcours de jeunes adultes qui traversent les États-Unis de long en large en quête d’aventures. Le roman de Kerouac, dans sa façon d’ériger un mode de vie alternatif, a été un des emblèmes de la génération beat, mouvement qui est associé à la libération sexuelle aux États-Unis ainsi qu’à l’opposition à la guerre du Viêt Nam .