Musique, maestro !

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Par Anastassia Depauld
mercredi 9 avril 2014
Musique, maestro !
(crédit photo : Isabelle Bergeron)
(crédit photo : Isabelle Bergeron)

L’étudiant en 3e année du baccalauréat d’interprétation en trombone classique à l’UdeM Maximilien Brisson a fondé en 2013 Les concerts de la métropole, un organisme qui promeut la relève en musique classique à Montréal. Il est ainsi devenu directeur artistique et chef de son propre orchestre ; le critique de musique classique à La Presse, Claude Gingras, a loué à plusieurs reprises ses talents de maestro.

Dans l’Orchestre philharmonique de la métropole, on retrouve quelque quatre-vingts étudiants, principalement de l’UdeM, mais aussi de McGill, du Conservatoire, ainsi que de plusieurs cégeps. Tous sont dirigés par Maximilien Brisson, qui avant même d’avoir reçu son diplôme se donne toutes les chances de réussir et tente de devenir un chef respectable. «Certains diraient que c’est un peu tôt pour moi de diriger, d’autres diront qu’il n’est jamais trop tôt, dit-il. C’est en faisant qu’on apprend.»

Ce nouveau travail, l’étudiant de 23 ans l’apprend donc sur le tas. « Il faut attendre la maîtrise pour que certaines universités telles que McGill proposent un diplôme en direction d’orchestre, explique Maximilien. C’est normal, car pour faire cette job-là, il faut déjà avoir un certain bagage musical. » En tant que directeur artistique, l’étudiant est également responsable d’inviter les solistes et les musiciens et de gérer la programmation.

Le professeur titulaire, chef et directeur artistique de l’Orchestre de l’UdeM, Jean-François Rivest, a dirigé Maximilien Brisson en tant que tromboniste et estime qu’il s’agit d’une personne très curieuse. «C’est un musicien brillant, il est intéressé par tout ce qui est nouveau», s’enthousiasme- t-il.

Selon l’étudiant, le travail de chef d’orchestre est comparable à celui de tout autre musicien. «Je suis là pour donner une vision commune, explique-t-il. C’est un peu comme gérer un gros instrument, comme quand je joue du trombone, mais avec soixante à soixante-dix personnes. »

D’après l’actuelle directrice générale de l’Agence musicale étudiante de l’UdeM (AME) et musicienne pour l’Orchestre de la métropole, Martine Bouchard-Pigeon, le jeune chef est sur la bonne voie. «J’ai été dirigée plusieurs fois par Maximilien et pour quelqu’un d’aussi jeune, il est très assuré», commente-t-elle.

Étudiant, directeur et chef d’orchestre

Le projet de Maximilien naît durant la grève étudiante au Québec en 2012. Après avoir dirigé le Requiem de Mozart en juin 2012, un concert retransmis sur la chaîne étudiante CUTV, il concrétise son ambition. «On a eu l’idée avec Christophe Gauthier, un ami, d’organiser des concerts, de créer une structure pour prendre la relève en musique classique à Montréal», explique Maximilien.

D’autres personnes ont rejoint ces deux fondateurs, comme Martine. « Je l’ai connu à l’université, raconte-t-elle. Cela n’a pas pris beaucoup de temps pour que je me joigne au projet.» Elle a été convaincue par l’énergie de Maximilien.

Selon le jeune chef, il existe beaucoup d’orchestres de jeunes à Montréal, mais en revanche, il y a peu d’opportunités de jouer en tant que soliste. « On se produit en concerts de classe, mais on joue très rarement à l’extérieur des murs de la Faculté », remarque- t-il. Les concerts de la métropole veut donner la chance aux jeunes de jouer davantage et avec une certaine rémunération. « On ne paye pas comme les grands orchestres, mais on assure un certain montant », précise Maximilien.

Maximilien a maintenant le projet de toucher un plus large public. Le jeune chef est conscient que son métier ne consiste pas seulement à jouer de la musique. «Il y a un très gros volet qui est l’entrepreneuriat, confie-t-il. Si on a la tête dans la lune, on ne va aller nulle part.»

Maximilien projette de réaliser quatre concerts d’orchestre à la pro – chaine saison. Le samedi 19 avril, l’Orchestre philarmonique de la métropole organise une messe-concert pour la veillée pascale et interprétera sous sa direction la Messe no.4 en do de Franz Schubert.

Messe-concert pour la veillée pascale
Samedi 19 avril • 19 heures
Église Saint-Stanislas-de-Kostka
1350, boulevard Saint-Joseph Est