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Mieux partager l’espace

«C’est un projet extrêmement épuisant, parce qu’il repose beaucoup sur mes épaules durant l’année, explique-t-il. Je le porte tout seul. » Alexandre a lancé le projet du corridor écologique Darlington en 2014, après s’être investi dans la mise en place du projet d’agriculture urbaine P.A.U.S.E. (voir encadré) à l’UdeM.

Le corridor écologique évolue constamment, et ce, en fonction de la demande citoyenne. « On a un projet, on propose un tracé, raconte Alexandre. Après ça, on fait des consultations citoyennes. C’est en fonction du besoin citoyen qu’on va apporter des éléments supplémentaires. » Par exemple, si les citoyens disent qu’ils ne veulent pas voir davantage de jardins, il ne va pas en construire plus, mais plutôt s’orienter vers une autre idée.

Un parc canin, dernier projet en date, est actuellement en construction sur le corridor Darlington. Alexandre explique que la demande est ressortie des consultations publiques de 2017. « On le réalise pour satisfaire les besoins de la population », précise-t-il. Si l’objectif est de répondre à la demande citoyenne, il est important pour le conseiller que le projet se porte de lui-même. « J’ai questionné le directeur de l’arrondissement : “Quand va-t-on considérer que le projet est terminé ?” et il a dit : “Le jour où les citoyens s’occuperont eux-mêmes de leur espace ”», se rapelle Alexandre.

Des financements privés

Pour le conseiller en biodiversité, le financement de l’arrondissement Côte-des-Neiges est indispensable afin que le projet continue d’avancer. « On a une bonne relation avec l’arrondissement, indique-t-il. La mairie nous a fourni la main-d’œuvre avec les salaires, mais on n’a que l’emprise publique avec elle. Il faut vraiment aller chercher la privée. » Il explique en avoir besoin sous la forme d’accords avec des propriétaires privés, pour pouvoir exploiter de nouveaux terrains.

Dès le début du projet, Alexandre a voulu impliquer les partenaires privés sur le site, mais cela n’a pas toujours fonctionné. « Il y a un hôpital et des écoles primaires, annonce-t-il. On voulait vraiment développer ces liens-là au début du projet. Ils nous ont presque tous fermé la porte. C’était vraiment dur parce qu’ils trouvaient ce projet-là un petit peu trop fou. »

Le projet prend de l’ampleur et intéresse désormais une école dans Côte-des-Neiges. « Enfin, une école nous a démarchés, se réjouit Alexandre, sans préciser laquelle. Une des meilleures portes d’entrée qu’on peut avoir, c’est de travailler avec les enfants. On peut faire des plantations d’arbres, on peut concevoir des projets avec eux dans les classes. » Séduite par le corridor écologique, l’école souhaite lancer un projet avec Alexandre.

Objectif Ville de Montréal

« Mon prochain objectif est d’aller chercher la ville centre* », déclare Alexandre, qui convoite une surface gazonnée appartenant à la mairie de Montréal. Pour pouvoir en bénéficier, il faudrait que cette dernière s’implique dans le projet. « Tant que je n’ai pas un appui de la ville centre, je ne pourrai rien faire sur cet espace-là », précise Alexandre, qui a déjà quelques idées, par exemple planter des arbres fruitiers ou construire un petit jardin.

*NDLR Mairie de Montréal

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