Mêler les époques

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Par Jean-Baptiste Demouy
vendredi 15 mars 2019
Mêler les  époques
Le projet a été élaboré par la congrégation, en collaboration avec des spécialistes du patrimoine et de l’archéologie. Photo : Wikimedia Commons
Le projet a été élaboré par la congrégation, en collaboration avec des spécialistes du patrimoine et de l’archéologie. Photo : Wikimedia Commons
En s’alliant au Département d’archéologie de l’UdeM et au musée Pointe-à-Callière, la congrégation religieuse des Sœurs Grises de Montréal a présenté le mois dernier un projet ambitieux pour son ancien hôpital. Pour le département de l’Université, c’est l’occasion de développer une archéologie citoyenne.

«Après quatre ans de développement, nous avons été très émues de l’intérêt porté à notre projet lors de la conférence de presse du 6 février dernier », explique la supérieure de la congrégation des Sœurs Grises, sœur Aurore Larkin. Elle ajoute que le projet Espace Marguerite D’Youville, dont fait partie le futur laboratoire d’archéologie citoyenne, est actuellement à la recherche de financement pour voir le jour.

Elle indique que le but du projet est de léguer un héritage à la Ville de Montréal. « Il pourra allier l’art à la diffusion de connaissances, avec des expositions, notamment dans la cave voûtée du bâtiment, qui date de 1692 », précise-t-elle.

Mettant en avant la richesse historique du lieu situé en plein cœur du Vieux-Montréal, sœur Larkin voit le partenariat entre les Sœurs Grises, l’UdeM et Pointe-à-Callière comme la promesse d’un lieu symbolique pour la ville. « Ce projet est fait pour qu’un lieu culturel et historique voie le jour, et que tout le monde puisse le visiter », souligne-t-elle.

Archéologie citoyenne

Le but de l’archéologie citoyenne ou publique est de se rapprocher de la population en permettant à celle-ci de s’impliquer. « Lors de fouilles archéologiques, il n’est pas rare de recevoir le public, mais les fouilles ne représentent qu’une partie de notre travail », souligne le professeur en archéologie à l’UdeM Adrian Burke, qui a participé à l’élaboration du projet. Il ajoute que le public manque les autres étapes, qui ont lieu en laboratoire. « Ce projet nous permettrait de créer un laboratoire d’enseignement que le public pourrait voir évoluer », souligne ce dernier.

Le professeur précise que lors de ses dernières recherches, il a assigné à son assistante le rôle de gérante de communauté afin de communiquer sur les avancées des fouilles sur Twitter. « Le patrimoine appartient à tout le monde, et il y a une mouvance parmi la profession qui consiste à transmettre les résultats de ses recherches à la population », indique M. Burke.

Avenir incertain

Le projet, initié il y a quatre ans, n’a pas encore reçu la totalité des fonds nécessaires. « Les discussions ont commencé et on a bon espoir que ça aboutisse », indique sœur Aurore Larkin. Elle espère que l’engouement suscité par le projet se muera en aides concrètes de la part des gouvernements provincial et fédéral. Selon le site Internet des Sœurs Grises, le projet nécessite un investissement de 35,2 millions de dollars.