Martine à la plage sort du bain

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Par Julie Mathieu
mardi 4 septembre 2012
Martine à la plage sort du bain
La pièce Martine à la plage sort du Bain Saint-Michel et renaît dans une toute nouvelle scénographie au Théâtre Denise-Pelletier. (Courtoisie : Abat-Jour Théâtre)
La pièce Martine à la plage sort du Bain Saint-Michel et renaît dans une toute nouvelle scénographie au Théâtre Denise-Pelletier. (Courtoisie : Abat-Jour Théâtre)

Martine, une jeune adolescente aux prises avec une sévère myopie, racontait, en 2010 au Bain Saint-Michel à Montréal, son amour fou pour son optométriste albinos. La pauvre ne semble visiblement pas remise de cette histoire, puisqu’elle effectue un retour au Théâtre Denise-Pelletier. La pièce Martine à la plage, signée Simon Boulerice, donnera voix pour une seconde fois à l’interprète Sarah Berthiaume du 12 au 29 septembre prochain.

Simon Boulerice a senti le besoin de donner un second souffle à son coloré personnage et d’aller chercher un nouveau public. Présentée comme une comédie de fin d’été, la pièce conçue sur mesure pour Sarah Berthiaume a été présentée en 2010 dans l’enceinte de la piscine du Bain Saint-Michel, où les gens étaient invités à s’installer sur une serviette de plage ou une chaise de patio. En plus de rafler le prix du public au Gala des Cochons d’or 2011 – qui récompense le théâtre émergent –, la pièce a donné vie à un roman illustré, publié en mars dernier aux Éditions La Mèche.

Dans cette nouvelle mouture, Martine à la plage sort du bain et renaît dans une toute nouvelle scénographie, sur les planches de la scène Fred- Barry du Théâtre Denise-Pelletier. C’est l’occasion d’aller chercher un nouveau public au budget restreint, puisque l’admission ne coûte que 23 $ (30 $ pour deux billets les 13 et 14 septembre). «Donner une vie plus conventionnelle à cette pièce nous permet d’aller chercher d’autres spectateurs, dont un public plus jeune qui fréquente le Théâtre Denise- Pelletier, explique Simon Boulerice, rejoint par courriel lors d’un voyage en Europe. Ça nous séduit grandement puisque nous croyons que notre Martine, ado esseulée, trouvera des échos dans la vie de plusieurs jeunes.»

Kitsch et poétique

Simon Boulerice, auteur et metteur en scène de la pièce (Courtoisie : Abat-Jour Théâtre)

Né de l’intention de pervertir la petite Martine des livres jeunesse belges des années 1950, le projet a pris des allures loufoques en s’inspirant du jeu burlesque de Sarah Berthiaume, grande amie de Simon Boulerice et cofondatrice de leur compagnie de théâtre Abat Jour Théâtre. Ensemble, ils ont créé une ado transie de désir, tout en mélangeant culture populaire et poésie. «Martine, c’est une bouffonne, amoureuse du kitsch, décrit l’auteur. Elle est décalée et inapte à rentrer dans la vie comme les autres.»

Vêtu d’un costume de bain vintage, le personnage de Martine a un point de vue tranché. Il ne fait pas dans le compromis. «Toutes les décisions de Martine reposent sur le “oui” ou le “non”, sans possibilité de “peut-être” », analyse Simon Boulerice. En plus d’intégrer le jeu Ouija – où les esprits répondent uniquement par oui et non –, l’auteur a également fait naître Martine le jour du deuxième référendum pour la souveraineté du Québec, le 30 octobre 1995.

Pour Sarah Berthiaume, il s’agit de renouer avec une amie qu’elle a perdue de vue, il y a deux ans. Mis à part l’ajout de quelques blagues, la version 2012 offre le même défi pour la comédienne, qui offrira une performance solo d’une heure trente à son public. « C’est un texte très chouette à jouer, explique-t-elle. Le plus grand défi réside dans le mariage entre le réalisme du récit et la personnalité clownesque de Martine.»

Martine à la plage

Salle Fred-Barry, Théâtre Denise-Pelletier

4353, rue Sainte-Catherine Est

 Du 12 au 29 septembre