Culture

Mangakas en puissance

L’atelier donnera l’occasion aux étudiants d’apprendre différentes techniques du dessin de style manga et d’étudier son impact culturel au Japon. « La culture manga ne représente pas juste la bande dessinée, explique Mme Petchsri. Elle comprend également les dessins animés, les costumes, et la mode Lolita [NDLR : jeunes filles habillées comme des poupées], par exemple. » La responsable de l’atelier se souvient très bien du premier dessin animé japonais qu’elle a découvert lorsqu’elle avait cinq ans, Sailor Moon, et qui l’a plongée dans l’univers des mangas.

La finissante d’une majeure en études est asiatiques à l’UdeM Camille Dufour-Blain se passionne pour la culture japonaise depuis qu’elle est toute jeune. Elle réside actuellement au Japon, dans le cadre d’un échange universitaire. « C’est à travers les mangas que j’ai découvert la culture et l’histoire du Japon, affirme-t-elle. La bande dessinée japonaise a un charme que j’aime beaucoup, elle m’emmène dans un monde imaginaire.»

Cette passion pour la culture manga est partagée par de nombreux étudiants à l’UdeM. «Nous avons pu constater à plusieurs reprises dans les évaluations d’ateliers faites par les étudiants, des commentaires suggérant la mise en place d’un tel atelier », explique la coordonnatrice arts et monde au service des activités culturelles de l’UdeM, Marie-France Labelle.

Le cours débutera avec une initiation au style de la bande dessinée japonaise. « Je vais apprendre aux étudiants les bases pour dessiner un visage, l’expression faciale, puis les proportions du corps, et les vêtements, détaille April Petchsri. Dès la sixième séance, je leur demanderai de créer une histoire, le but étant que chaque étudiant réalise deux planches de bande dessinée.» Le dernier cours sera consacré à la venue d’un véritable spécialiste et auteur de mangas, aussi appelé mangaka.

Un monde à part

«Le manga représente pour moi l’exagération, assure Mme Petchsri. Il a été créé à partir des caractéristiques des personnages de Disney, et la culture japonaise les a métamorphosés.» L’aspect plus théorique de l’histoire du manga et son impact culturel feront également l’objet de discussions durant l’atelier.

«On s’éloigne véritablement de la culture américaine et du monde occidental dans les mangas, estime Mme Dufour-Blain. Les corps sont moins réalistes dans la bande dessinée japonaise. Les yeux sont très gros, par exemple.» Celle qui étudie également la langue japonaise à l’UdeM a remarqué que plus de la moitié des étudiants effectuant le même apprentissage ont été attirés par le japonais après avoir lu des mangas. «Je suis persuadée que l’atelier va vraiment attirer beaucoup d’étudiants et notamment tous ceux-là», dit-elle.

Les mangas ne sont pas réservés aux enfants, car ils font partie de l’univers des adultes au Japon. «Les gens ne réalisent pas toujours qu’il existe une multitude de mangas différents, qui peuvent aussi bien être dans le registre de l’horreur que de l’humour », précise April. La jeune responsable de l’atelier, âgée de 22 ans, travaillera munie de son ordinateur portable et de sa tablette graphique, reliés à un grand diaporama, tandis que les étudiants utiliseront papier et crayons.

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