L’UdeM collabore avec le docteur Mukewge

icone Campus
Par Thomas Martin
lundi 10 juin 2019
L’UdeM collabore avec le docteur Mukewge
Près de 200 personnes étaient présentes à l'École de santé publique pour entendre le récit du docteur Mukwege. (Crédit photos : Thomas Martin)
Près de 200 personnes étaient présentes à l'École de santé publique pour entendre le récit du docteur Mukwege. (Crédit photos : Thomas Martin)
L’Université a annoncé vendredi avoir conclu une entente avec la Fondation Panzi RDC du docteur Denis Mukewge, en République démocratique du Congo (RDC). L’UdeM s’engage à apporter son expertise pour lutter contre les violences à caractère sexuel dans ce pays.

« Je n’ai jamais eu un recteur qui m’a tenu un tel discours », s’est ému le docteur Mukewge à l’annonce du recteur de l’UdeM, Guy Breton, le 7 juin dernier à l’École de santé publique. Ce dernier a ainsi signé une entente entre l’Université et la fondation de celui que l’on surnomme « l’homme qui répare les femmes ».

DSC_0966

 

L’Université va ainsi mettre en commun l’expertise de quatre de ses facultés, celles de médecine, des sciences infirmières, de droit, des arts et des sciences, et l’expertise de l’École de santé publique, pour des projets de recherche et de formations. « Cette entente de collaboration, c’est la promesse que l’UdeM ne va pas rester indifférente et va agir dans la mesure de ses moyens », a déclaré M. Breton.

Le recteur a expliqué que l’hôpital de Panzi ainsi que la fondation avaient des besoins d’expertise dans de nombreux domaines, ce qu’il s’engage à apporter. « On parle ici de médecins, certes, mais aussi d’infirmières, de chercheurs, d’épidémiologistes, ainsi que de travailleurs sociaux, de gestionnaires de la santé, de juristes, d’économistes, de politicologues, qui pourraient suivre des formations et des stages à l’UdeM où là-bas, en RDC », a-t-il détaillé.

DSC_0981

 

La matinée avait commencé par une première intervention d’une quarantaine de minutes du docteur Mukewge sur la situation des femmes en RDC en temps de guerre et par un récit poignant sur les nombreuses atrocités commises. « Le silence, c’est l’arme qu’utilisent les bourreaux, a-t-il assené, en référence aux nombreuses exactions à caractère sexuel commises impunément en temps de guerre dans son pays. Mais le jour où toutes les femmes vont décider d’en parler quand ça leur arrive, le viol va disparaître de soi. »

DSC_0967

 

Dans une dernière partie, l’assistance a pu poser des questions au docteur Mukewge, notamment sur l’aide internationale apportée à l’Afrique, et plus particulièrement à sa fondation. « L’Afrique a besoin de ces partenariats, surtout sur le plan scientifique, pour pouvoir progresser », a-t-il déclaré.

Après cette conférence de presse, celui qui a été lauréat du prix Nobel de la paix en 2018 a reçu un doctorat honoris causa de la part de l’UdeM.