L’ode à la Catalogne de Roger Mas

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Par Louis-Philip Pontbriand
mercredi 11 septembre 2019
L’ode à la Catalogne de Roger Mas
Roger Mas chante et récite de la poésie en catalan, mardi soir à la Place des Arts. En arrière plan, une sculpture de Jordi Bonet. (Crédit Louis-Philip Pontbriand)
Roger Mas chante et récite de la poésie en catalan, mardi soir à la Place des Arts. En arrière plan, une sculpture de Jordi Bonet. (Crédit Louis-Philip Pontbriand)
La Médiathèque en études catalanes de l’UdeM présente deux soirées de musique et de poésie catalane interprétées par l’artiste Roger Mas à la Place des Arts. L’évènement a célébré le 10 septembre la mémoire de l’artiste catalano-québécois Jordi Bonet, décédé il y a 40 ans cette année, et soulignera aujourd’hui la Diada, fête nationale de la Catalogne.

Une guitare de marque Godin attend Roger Mas sur scène, dans la salle Claude-Léveillée de la Place des Arts. « Lorsque ma guitare se désaccorde chez moi en Catalogne, j’aime dire que c’est à cause de l’air marin qui fait travailler le bois d’érable, raconte-t-il en catalan au moment d’accorder l’instrument, fabriqué au Québec. Ici, à Montréal, je n’ai plus cette excuse. »

Jaillit ensuite de sa guitare la mélodie de la chanson Quand les hommes vivront d’amour, de Raymond Lévesque, interprétée en catalan. « Déjà, lorsque j’étais tout petit, je connaissais cette version traduite par la chanteuse catalane Marina Rossell, se rappelle M. Mas. Il y a quelques mois seulement, j’ai appris que la chanson d’origine provenait d’ici ! »

 Quand musique rime avec politique

L’artiste accorde une signification certaine au fait de célébrer la Diada au Québec, qu’il visite pour la toute première fois. « Du point de vue catalan, le Québec et l’Écosse sont des modèles démocratiques, puisqu’ils ont pu voter librement sur la question de l’indépendance », dit-il en déplorant que cela ne se soit pas produit dans son pays.

Au cours de la soirée, il a interprété la ballade traditionnelle anglo-écossaise Geordie : un clin d’œil, précise-t-il, au prénom de deux hommes politiques catalans emprisonnés depuis 2017, à la suite de leur implication dans la campagne référendaire catalane. « La politique, c’est important pour moi, reconnaît l’artiste, mais la culture et la langue le sont beaucoup plus. Il y a 11 millions de catalanophones dans le monde, de Valence à Perpignan, en passant par les îles Baléares. Tous font partie de mon pays. » 

« Droit au cœur »

Sur scène, ce mardi, se trouvaient deux sculptures métalliques de l’artiste Jordi Bonet, né à Barcelone en 1932 et décédé à Mont-Saint-Hilaire en 1979, dont la majeure partie de la carrière s’est effectuée au Québec. « La musique va droit au cœur. Je suis un peu sans mots pour pouvoir exprimer ce qu’il en est », confiait la fille du sculpteur, Sonia Bonet, après le concert.

Mas envisage un format différent pour la soirée de mercredi. « Ce sera plus poétique, plus parlé, promet-il. Ce sera plus une soirée pour les Catalans» Une réception est prévue après le spectacle afin de souligner la Diada, en compagnie de M. Mas, du responsable des programmes en études catalanes de l’UdeM Èric Viladrich i Castellanas et d’autres représentants de la communauté catalane à Montréal.